Des données préliminaires démontrent que le taux de mortalité par suicide a diminué légèrement entre 2017 et 2018 au Québec.
Ces plus récentes données annuelles ont été dévoilées par l’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS) conjointement avec l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et le Bureau du coroner à l’occasion de la 31e Semaine de prévention du suicide.
Elles indiquent notamment que 1054 personnes se sont enlevées la vie en 2018, soit 4 de moins que l’année précédente.
Ainsi, selon l’AQPS, les données confirment la tendance selon laquelle le taux de mortalité par suicide se stabilise dans la majorité des groupes d’âge.
Toutefois, on note une légère baisse de mortalité chez les hommes âgés de 35-49 ans. Le taux le plus prononcé est observé chez les 50-64 ans, autant pour les hommes que pour les femmes.
Impact de la pandémie
Selon les observations préliminaires des 85 coroners répartis à travers le Québec, la pandémie de la COVID-19 n’aurait entraîné aucune hausse des suicides en 2020.
Cependant, l’AQPS souligne qu’il est prématuré de tirer des conclusions définitives, alors que 75% des investigations des coroners sont encore en cours.
«Plusieurs facteurs de protection pourraient expliquer le fait qu’on ne constaterait pas d’augmentation des suicides pendant la pandémie, malgré l’accentuation de facteurs de risques associés au suicide, notamment l’isolement, le stress et l’anxiété, a souligné Jérôme Gaudreault, directeur général de l’AQPS, via communiqué. La capacité de la population à s’adapter aux mesures sanitaires, l’appel massif de la population à se tourner vers les ressources d’aide et l’espoir, car on sait qu’il y aura éventuellement une fin à la pandémie, ont certainement contribué à adoucir les facteurs de risques.»
Contrairement au taux de mortalité par suicide, des données relatives aux hospitalisations pour tentative de suicide, dévoilées pour la première fois l’année dernière, révèlent une tendance à la hausse des hospitalisations au cours des 10 dernières années.
Les adolescentes de 15-19 ans sont les plus touchées par cette hausse, alors que le taux d’hospitalisation de ces dernières a doublé.
Taux d’alcoolémie
Des données toxicologiques ont démontré que le taux d’alcoolémie dans le sang dépasse le seuil des 80 mg d’alcool dans le cas d’un suicide sur cinq.
Cette statistique s’avère toutefois partielle, alors que le taux d’alcool ne peut pas toujours être mesuré.
«Ces données relatives à l’alcoolémie viennent confirmer ce que nous savions déjà, à savoir qu’il est possible que l’alcool accentue l’impulsivité pouvant mener à un décès par suicide, en plus d’exacerber les effets d’autres substances prises de manière concomitante ou de pousser à utiliser des moyens plus létaux», a précisé Jérôme Gaudreault. (C.R.)