L’éducatrice spécialisée et autrice Élizabeth Bigras-Ouimet a lancé le livre Bébé cherche une famille le 4 juin à la bibliothèque de l’école Eureka. La Lavalloise espère pouvoir aider la cause des animaux abandonnés en versant une partie de l’argent de la vente de son livre à un organisme.
À Laval, les animaux abandonnés sont recueillis par le Berger Blanc, quoique l’Auberge Zen met aussi la main à la pâte depuis quelques années. Chaque année, 2000 animaux sont abandonnés au refuge de l’Auberge zen, dont 1200 chats.
Bébé, le chat noir et héros du livre d’ Élizabeth Bigras-Ouimet a lui aussi été laissé derrière. Avec l’aide de l’organisme Chaton Orphelin, l’autrice a sauvé son félin il y a maintenant 6 ans et raconte aujourd’hui son histoire. C’est pourquoi elle a choisi de donner les fonds amassés à cet organisme.
Trop de chats abandonnés
«Le livre, je voulais l’écrire dès 2016, mais je ne savais pas comment le faire et à qui l’adresser», explique Élizabeth Bigras-Ouimet.
Cette année-là, une cycliste avait trouvé un chaton âgé de quatre semaines près d’une décharge dans une boite sous la pluie. «J’étais vraiment choquée […] je me suis dit, ça se peut pas que quelqu’un fasse ça».
Alors que Mme Bigras-Ouimet veillait sur Bébé, l’animal a pu grandir, entouré d’amour. Il est maintenant en pleine forme.
Or l’histoire de l’abandon de Bébé est loin d’être unique au Québec. Les pensionnaires dans les refuges abondent durant l’été, surtout à l’approche du premier juillet. Le festival du déménagement amène plusieurs locataires à se débarrasser de leur animal parfois dans des conditions inadéquates.
La cause des animaux abandonnés a toujours touché l’autrice qui a sauvé 20 chats dans sa vie. Elle a décidé d’écrire un livre pour sensibiliser les gens à cette problématique. «Je voulais écrire sur Bébé, mais son histoire était limitée». Le livre aborde donc divers enjeux reliés aux chats via plusieurs personnages félins.
La résidente de Laval-des-Rapides raconte l’histoire de mal aimés des refuges comme les chats noirs. L’Auberge Zen confirme que ce sont eux qui partent le moins rapidement encore aujourd’hui. Les vieux chats, comme le personnage de Vitale dans le livre, sont aussi ceux qui attirent le moins les familles adoptives. À l’Auberge Zen, passé 5 ans, les chats sont plus difficilement adoptables.
L’autrice aborde aussi la stérilisation et les problèmes associés à la surpopulation de chats avec le personnage de Ronnie, une chatte errante enceinte. Dans 80% des cas, les chats atterrissant à l’Auberge Zen ne sont pas stérilisés.
Les défis dans l’accueil d’un nouvel animal à la maison font aussi partie des sujets du livre.
Enfants interpellés
L’éducatrice spécialisée, qui a travaillé avec plusieurs clientèles, intervient maintenant auprès des plus jeunes. «Je vois une belle ouverture chez les enfants», souligne-t-elle. C’est pour cette raison qu’elle a décidé de s’adresser à eux avec son livre. «La cause animale les interpelle énormément», explique-t-elle. Elle raconte qu’après la lecture, plusieurs d’entre eux parlent des enjeux du livre avec leurs parents.
L’autrice a fait plusieurs animations avec des jeunes et son précédent livre Maman vous aime. Elle reprend la formule avec celui-ci. Elle pense que le contact avec l’auteur permet de toucher davantage les enfants. «J’espère faire une petite différence. J’aimerais que chaque enfant qui lit mon livre s’en rappelle toute sa vie.»
Juillet approche
Les abandons d’animaux ne sont pas un problème nouveau. Chaque jour, près d’un animal est abandonné à la SPCA de Montréal pour cause de déménagement au courant de l’année.
À l’approche de la période intensive de déménagements, la SPCA s’inquiète du peu de logements où les animaux sont acceptés. La crise du logement augmente aussi les risques d’abandon d’animaux, surtout pour les familles moins nanties qui sont à court d’options abordables.
Selon un sondage Léger de novembre 2021, 52% des familles québécoises avaient un animal.
En avril dernier, la SPCA de Montréal a lancé une pétition demandant au gouvernement du Québec d’abolir les clauses interdisant les animaux dans les baux résidentiels. La pétition, signée par 33 423 personnes, a été déposée à l’Assemblée nationale le 7 juin 2022.