La pandémie de la COVID-19 a mis à rude épreuve le travail des personnes proches aidantes (PPA). L’Association lavalloise des personnes aidantes (ALPA) s’est donc donnée comme mission d’adapter le plus possible ses services afin de répondre à leurs nouveaux besoins.
Dès le début de la pandémie, l’ALPA a ajusté son service à domicile. Les préposées aux bénéficiaires, qui autrefois offraient du répit en occupant la personne aidée, ont plutôt tenté d’alléger l’horaire des PPA.
«On va faire l’épicerie, on va à la pharmacie et on fait parfois du ménage», soutient France Boisclair, directrice générale de l’ALPA.
Le volet pour les parents d’enfants multi-handicapés a également été développé davantage.
«Avec les écoles fermées, les parents étaient submergés, explique la directrice. On a donc offert un service de répit d’urgence pour ces derniers.»
Une collègue de Caroline Guénette, intervenante psychosociale au sein de l’ALPA, lui a d’ailleurs confié que les parents «vivent difficilement l’isolement» et ont grandement besoin d’échanger entre eux lors des rencontres des groupes de soutien.
«La pandémie a changé complètement le quotidien et ç’a amené beaucoup d’angoisse chez les enfants et parents», ajoute l’intervenante psychosociale.
Lourds cas
Selon France Boisclair et Caroline Guénette, la clientèle à domicile actuelle est «très lourde» pour les familles.
«C’est assurément une clientèle qui pourrait être en CHSLD», affirme France Boisclair.
La crainte du placement est notamment soulevée par Caroline Guénette pour expliquer une telle situation.
«Ils vont se rendre bien plus loin dans leur tolérance pour éviter de placer en centre leur conjointe ou leur conjoint, partage-t-elle. Ça amène beaucoup d’angoisse.»
Avec les mesures sanitaires, les personnes proches aidantes ont d’ailleurs beaucoup de difficulté à profiter pleinement de leur période de répit.
«Ces gens ne savent pas où aller, continue Caroline Guénette. Ils ne peuvent plus aller au restaurant et sont tannés de marcher. Ils sont littéralement coincés avec eux-mêmes.»
L’intervenante psychosociale est d’ailleurs inquiète du déconfinement à venir.
«Avec la pandémie, la famille extérieure n’a pas vu l’évolution de la maladie, soutient-elle. C’est vraiment dramatique.»