Le 1er mars, la Ville sera officiellement propriétaire de six hectares de milieux naturels situés au quadrant sud-est des boulevards Saint-Elzéar et Curé-Labelle.
Le comité exécutif en recommandera l’acquisition au coût de 9,1 M$ au conseil municipal.
Il s’agit de deux des trois lots qui avaient fait l’objet d’une mise en réserve à l’automne 2021, notamment en réponse aux demandes d’un regroupement de citoyens qui réclamait publiquement l’imposition d’un moratoire sur tous les projets de construction dans ce secteur.
Majoritairement couverts de milieux humides et abritant plus d’un hectare de canopée, les deux lots représentent une superficie équivalant à près de 9 terrains de soccer.
Valeur écologique
«Dans un contexte de lutte aux changements climatiques où il est plus que jamais essentiel de préserver la biodiversité, nous sommes particulièrement fiers d’investir dans la protection de ces milieux naturels d’une grande valeur écologique, lesquels fournissent une multitude de services à la population et contribuent à la qualité de vie de nos citoyens», a rappelé le maire et président du comité exécutif, Stéphane Boyer, le 23 février.
Au cours de la dernière campagne électorale, M. Boyer avait pris l’engagement d’investir 100 M$ en protection et mise en valeur de milieux naturels d’ici les quatre prochaines années.
Par voie de communiqué, il a aussi précisé «qu’une partie importante de la superficie qui sera acquise aurait pu être développée si la Ville ne s’en était pas portée acquéreur».
Oasis de biodiversité
Traversés par le cours d’eau Papineau-Lavoie, ces lots comptent parmi les dernières parcelles à l’état naturel d’un milieu fortement urbanisé, les marais et marécages qu’ils abritent agissant comme un important îlot de fraîcheur sur l’ensemble du quartier.
Alexandre Warnet, membre associé du comité exécutif responsable de l’environnement, de la transition écologique et de l’urgence climatique, qualifie l’endroit d’oasis de biodiversité en milieu urbain.
«La protection de ces milieux naturels permettra de maintenir la biodiversité dans ce secteur, de filtrer l’eau s’y écoulant en provenance du milieu urbain et d’assurer un approvisionnement en eau au cours d’eau Papineau-Lavoie», fait-il valoir.
Dans les années à venir, l’aménagement de sentiers pourrait éventuellement contribuer à leur mise en valeur, poursuit le conseiller municipal de Laval-des-Rapides.
Trame verte et bleue
Cette acquisition s’inscrit dans la Trame verte et bleue de Laval, dont les objectifs visent à protéger 14 % du territoire en milieux naturels, augmenter l’indice de canopée à 27 % et assurer à l’ensemble des Lavallois l’accès à un milieu naturel ou à un parc à moins de 800 mètres de leur domicile.
Mais avant tout, la Trame a pour principale raison d’être de «maintenir les habitats naturels et à établir des liens entre ceux-ci pour que les espèces animales et végétales s’y dispersent et accèdent ainsi aux ressources nécessaires à leur survie et à leur reproduction».
Lors de la mise en réserve le 7 septembre dernier, le biologiste Alexandre Choquet, en entrevue au Courrier Laval, saluait le geste de la Ville, jugeant «primordiale la protection des derniers milieux humides à la tête du ruisseau Papineau-Lavoie pour maintenir un régime hydrologique viable autant pour nos infrastructures que pour la biodiversité».
Un 3e lot à acquérir
M. Choquet est coauteur du mémoire Le grand intérêt des derniers milieux humides lavallois, publié en 2020, par lequel le Conseil régional de l’environnement (CRE) de Laval réclamait notamment la conservation intégrale de deux grands étangs, des marais et marécages concentrés dans ce quadrilatère délimité par les boulevards Saint-Elzéar et Curé-Labelle, la rue du Marché 440 et l’autoroute Jean-Noël-Lavoie.
Quant aux six derniers hectares en front du boulevard Curé-Labelle également mis sous réserve, ils sont toujours sous analyse à la Ville. Rappelons que la réserve décrétée à l’automne 2021 est d’une durée de deux ans et renouvelable au besoin pour deux années additionnelles.