D’un côté, ils doivent mettre en place les nouvelles structures, s’adapter aux responsabilités qu’on leur confie, être supportant auprès de leurs équipes et assurer le maintien de la qualité et de l’accessibilité des soins et services. De l’autre côté, ils vivent de l’insécurité et de l’instabilité en lien avec leur propre situation professionnelle.
«En juin, les cadres supérieurs, administratifs et intermédiaires ont dû à s’adapter à de nouvelles directives en lien avec le nouvel organigramme du ministère de la Santé et des Services sociaux (MESSS), copié-collé dans chaque région administrative», explique une gestionnaire du réseau de la santé lavallois qui requiert l’anonymat.
Manque d’information
Quelque 58 gestionnaires des secteurs administratifs et cliniques se sont retrouvés sur la sellette en juin, car leur poste ne se retrouvait plus intégralement dans l’organigramme et leurs tâches avaient été changées. Ils ont alors été contraints d’appliquer sur des postes sans connaître le lieu de travail ou le détail des responsabilités.
«Les classes salariales sont en révisions, et membre de l’AGESSS, qui regroupe quelque 288 fonctionnaires sur l’île Jésus.
Dernièrement, on a su par le ministre qu’au plus tôt, on aurait l’information en septembre 2016.»
Plusieurs membres de l’Association craignent d’exprimer leur insécurité, leur opinion ou les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien dans le cadre de cette réorganisation de peur d’être exclus, de perdre leur emploi ou de ne pas être replacés.
«Est-ce que vous connaissez quelqu’un qui accepterait de postuler sur un emploi sans connaître le salaire et à qui on dirait d’attendre un an après sa date d’entrée en fonction pour avoir cette information? questionne Yves Bolduc Président-directeur général AGESSS, par voie de communiqué.
Réforme «improvisée»
Cette réforme est très «improvisée», aux dires de Luc Bastien, vice-président de la région de Montréal-Laval-Grand-Nord de la FSSS-CSN.
«On le sent chez les cadres, qui sont barouettés d’un bord et de l’autre. Certains d’entre eux ne savent pas sur quelle chaise ils se retrouveront demain, valide-t-il. Cela a un impact direct sur les travailleurs qu’on représente.»
Les techniciens, infirmières au Centre jeunesse de Laval, préposées aux bénéficiaires au Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval ainsi que des employés de bureau syndiqués vivent les effets des transformations du réseau également.
«On sent beaucoup d’insécurité chez nous en lien avec les transformations du réseau, qui est la même que celle des cadres. On est souvent, malheureusement, les derniers informés des changements», ajoute M. Bastien.
Il évoque également qu’au sein des travailleurs, depuis les réformes dans le réseau de la santé et des services sociaux, beaucoup d’entre eux sont épuisés et tombent en arrêt de maladie.