Pour faire face aux crises sociales et environnementale en cours, la communauté lavalloise a décidé de se relever les manches pour lancer les bases d’une transition socio-écologique (TSÉ). On parle ici d’un processus de transformation des activités humaines, par exemple en alimentation ou en transport, pour qu’elles respectent l’environnement. Ce changement devra se faire dans une perspective de justice sociale afin d’assurer la qualité de vie et la dignité de toutes et tous.
C’est pourquoi Laval ZéN (zéro émission nette) a vu le jour en 2021. Porté par le Conseil régional de l’environnement de Laval, son objectif est de rassembler des organisations autour d’une démarche de planification de la TSÉ. En 2023, un exercice de consultation auprès de la population a permis de créer une vision collective du futur de Laval. Les gens ont pu nommer leur crainte, mais surtout leurs souhaits pour l’avenir. Cette vision implique entre autres davantage de mobilité durable, des services de proximité dans les quartiers et des initiatives de prêts d’objets.
Comment atteindre cette vision ? Laval ZéN s’est lancé en 2024 dans une démarche de planification : les chemins de transition. Grâce à l’accompagnement de l’Université de Montréal, trois comités de personnes expertes ont été formés autour des thèmes suivants : biens et services, milieux de vie et vivre ensemble. Tous les comités ont réalisé une trajectoire pour permettre à Laval de passer de la situation actuelle au futur souhaité. Chaque trajectoire se compose de « jalons », c’est-à-dire des étapes à atteindre dans les prochaines années. On retrouve par exemple : « La généralisation des pratiques de production alimentaire durables (agroforesterie, agroécologie, etc.) contribue à ralentir la perte de biodiversité ». Il s’agit avant tout d’un outil pour aider à prioriser collectivement les actions à mettre en œuvre.
La planification n’est pourtant que la première étape du processus. Faire la transition socio-écologique nécessite de tisser des liens entre les individus, d’imaginer de nouvelles possibilités pour nos modes de vie, mais surtout d’expérimenter. C’est pourquoi Laval ZéN souhaite, à l’occasion du Jour de la Terre, mettre en valeur des initiatives de transition socio-écologique en cours sur notre territoire, lesquelles s’inscrivent directement dans les chemins de transition proposés par la démarche.
Parce que la transition socio-écologique, on la fait maintenant !

Promenade Pont-Viau-les-Berges – 3 mai
Découvrir un quartier en transition
Pour plusieurs, les changements climatiques étaient un concept abstrait jusqu’à ce que la tempête Debby déverse des milliers de litres d’eau dans les sous-sols lavallois l’été dernier. L’image troublante des trottoirs ensevelis de débris contaminés est venue accélérer la prise de conscience. Soudainement, le lien très étroit qui relie les gaz à effet de serre (GES), les événements climatiques extrêmes et… notre mode vie, est
devenu plus limpide, particulièrement en banlieue où le moindre déplacement est largement dépendant de l’automobile.
L’inquiétude grimpe d’un cran quand le Jour de la Terre vient rappeler que le transport routier représente la principale source d’émissions de GES au Québec. La croissance effrénée du parc de véhicules, qui a cru presque deux fois plus rapidement que la population du Grand Montréal entre 2001 et 2020, a fini par convaincre les plus hésitants. Désormais, il faut réduire notre dépendance collective à l’automobile croient plusieurs. Entreprendre dès maintenant la transformation des banlieues de 1ère génération. Comment ? En suivant courageusement les Chemins de transition tracés par le collectif Laval ZéN.
Se mobiliser, se concerter, agir
Plusieurs veulent agir, mais nombreux se sentent impuissants. Le secteur Pont-Viau-les-Berges pourrait bien leur réserver un bel espoir grâce aux projets collectifs pilotés par des OBNL audacieux dans le secteur bordé par la berge du Commodore et le métro Cartier. Ici, les acteurs du milieu se mobilisent, se concertent et agissent en proposant des projets pour reconnecter Pont-Viau sur la rivière. Ensemble, ils nourrissent l’ambition de rendre plus verte et plus résiliente une banlieue dévitalisée et défavorisée. Inspirés par le modèle de la gouvernance partagée qui a fait ses preuves ailleurs, notamment dans le quartier voisin d’Ahuntsic, ils réfléchissent aux mécanismes à mettre en place pour amplifier leur effort individuel de revitalisation.
La promenade Pont-Viau-les-Berges
Le samedi 3 mai, les plus curieux pourront faire le plein d’espoir à l’occasion d’une promenade exploratoire sur les berges de la rivière des Prairies. Inscrit au programme mondial des Promenades de Jane, le circuit, d’une durée de deux heures, fera découvrir les ambitions de Pont-Viau-les-Berges et des projets collectifs pilotés par des OBNL audacieux. Inscription avant le 1er mai.

ÉQUITÉ TERRITORIALE, ENJEUX CLIMATIQUES ET SANTÉ PUBLIQUE
Les Parcours du Marigot : une initiative citoyenne pour connecter Pont-Viau sur la rivière
Face aux enjeux climatiques et aux défis de santé publique, pouvons-nous imaginer la transformation des banlieues de 1ère génération à un coût raisonnable ? C’est le défi auquel les Parcours du Marigot proposent de s’attaquer. L’initiative citoyenne portée par l’OBNL Revitalisation urbaine intégrée Pont-Viau (RUI) s’inscrit dans l’héritage du mouvement Pas de tours dans ma cour qui a permis de préserver la berge du -Commodore.
Les trois composantes de la proposition citoyenne s’arriment aux interventions municipales en bordure de la rivière des -Prairies : un grand parc sur le site élargi de l’ancienne marina du -Commodore ; une promenade riveraine de trois kilomètres ; dix corridors verts reliant les parcs de quartier à la rivière. À l’instar du -Parc de la Rivière-des-Mille-Îles sur la rive nord de -Laval, les -Parcours du -Marigot proposent des mesures concrètes pour mettre en valeur les berges de la rive sud de l’île dans un souci d’équité territoriale.
Ces mesures contribueraient au verdissement, à la mobilité active et à l’assainissement de la rivière. Elles permettraient également de combattre l’isolement social dans un quartier qui affiche un fort taux de défavorisation.