Un groupe d’employés de la Commission scolaire de Laval (CSDL) a tenu une manifestation le 16 octobre avant la réunion du Conseil des commissaires de la CSDL et ont ensuite exprimé devant le conseil leurs inquiétudes concernant les salaires et la pénurie de main-d’œuvre chez les ouvriers spécialisés.
Yves Carbonneau, président du local 1821 du Syndicat canadien de la fonction publique, a pris la parole au nom des membres.
Il a cité un récent sondage de la CSDL montrant que 200 ouvriers, soit la moitié des membres de la section locale, auront quitté pour la retraite d’ici 2025.
La pénurie de main-d’œuvre pourrait donc s’aggraver et M. Carbonneau a rappelé à cet effet la grande importance de maintenir la prime d’attraction-rétention de 10 % au-delà de la prochaine convention collective.
Plusieurs ouvriers ont en effet indiqué leur intention de quitter la CSDL si la prime devait disparaître, pour se tourner vers le secteur privé ou la construction. Il y a déjà eu 4 démissions dans ce secteur durant le cours de l’été.
«Cela obligerait la CSDL à faire appel à la sous-traitance, explique M. Carbonneau, amenant donc un risque de coûts plus élevés et délais plus longs pour les travaux assurant le bon état des bâtiments et des classes.»
Il faut savoir que ces ouvriers spécialisés de la fonction publique reçoivent des salaires presque deux fois moins élevés que ceux du privé ou des municipalités.
Le président syndical a donc demandé si la commission scolaire entend faire des représentations auprès de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) pour protéger cette prime et pour effectuer «un rattrapage salarial raisonnable».
Réponse
La présidente de la CSDL, Louise Lortie, a répondu que «le Conseil est très, très soucieux de la pénurie de main-d’œuvre» et qu’il faut «non seulement combler les postes vacants, mais aussi créer de nouveaux postes.» Elle reconnaît aussi que les salaires sont «moins attractifs» qu’au privé et ailleurs.
Mme Lortie a toutefois rappelé que la prime de 10 % n’est pas négociée dans le cadre de la convention collective, mais plutôt avec les syndicats nationaux.
Elle s’est engagée à discuter avec les commissaires en vue de faire des représentations à la FCSQ.
«Je ne peux pas garantir le résultat, a-t-elle ajouté, mais je m’attends à ce que cette demande (la prime) reçoivent une bonne écoute.»
De même, la FCSQ a demandé à toutes les commissions scolaires de présenter leurs besoins salariaux.
Les questions touchant la pénurie et les salaires ont aussi été abordés à la FCSQ, a indiqué Mme Lortie.