Sona Lakhoyan Olivier, députée de Chomedey et Virginie Dufour, députée des Mille-Îles, expriment leur désappointement face à la démission de Dominique Anglade annoncée le 7 novembre.
Les deux élue libérales provinciales du territoire lavallois déplorent le départ de Mme Anglade à la tête du parti libéral du Québec (PLQ), mais surtout, la façon dont la situation s’est déroulée.
« Je ne comprends pas toute la grogne dont tous les autres parlent, je n’ai que des éloges envers elle, affirme Mme Lakhoyan Olivier. Je ne sais pas ce qu’ils dénoncent. Je ne comprends pas, parce que ce n’est pas ce que j’ai vécu. C’était une bonne cheffe, comme une bonne mère de famille. »
Selon les deux députées libérales de Laval, Dominique Anglade méritait de conserver son poste jusqu’au vote de confiance prévu au prochain congrès du parti en 2023, où les membres auraient pu débattre de façon appropriée sur l’avenir de la formation politique.
« Je comprends qu’elle ait pris la décision de quitter la politique, mais je trouve que c’est une perte pour le Québec. C’est une grande dame. »
–Sona Lakhoyan Olivier, députée de Chomedey
« [La démission] n’est pas quelque chose que je souhaitais, indique Mme Dufour. J’aurais cependant probablement pris la même décision si j’étais dans ses souliers. Ça été cruel tout ce qui s’est dit, comment ça s’est passé. Il y a une personne derrière tout ça, un être humain qui a une famille. J’appréciais beaucoup Mme Anglade, j’avais envie de travailler avec elle. »
Défaite anticipée
La défaite la plus importante de l’histoire du PLQ lors de la dernière campagne électorale n’était pas une surprise, les sondages l’avaient prédit. Alors pourquoi un tel traitement à l’encontre de l’ancienne cheffe?
« Il y a des gens qui l’ont critiqué qui ont fait partie de ceux qui étaient présents lorsque la baisse des appuis au parti a commencé, énonce Mme Dufour. Est-ce qu’ils auraient fait mieux qu’elle? Je suis certaine que non. C’est très facile de critiquer quand on n’est plus là. »
Ces dernières semaines, plusieurs militants du PLQ, certains sous le couvert de l’anonymat, ont dénoncé les décisions, la vision et les orientations données à la campagne par Dominique Anglade.
De l’information confidentielle fuitait vers les médias en moins de 24 heures. La conclusion est simple: le parti rend Dominique Anglade responsable des piètres résultats obtenus au dernier scrutin. Or la réalité est incontestablement plus complexe.
« Est-ce que c’est parce que c’est une femme? se questionne la députée de Chomedey. Est-ce que c’est parce que c’est une femme de couleur? Je ne sais pas, mais je ne vois pas d’autres raisons. On dirait que le Québec a un problème avec une femme cheffe, une [aspirante] première ministre. »
Les statistiques illustrent clairement que, bien avant l’élection d’octobre, les appuis au PLQ tiraient de l’aile. L’ère Charest a énormément affecté la réputation du parti. Force est de constater que les 20 élus actuels ont du pain sur la planche pour redorer l’image de leur affiliation politique.
Prochaines étapes
Le jeudi 10 novembre, un chef intérimaire, le député de Lafontaine Marc Tanguay, a été sélectionné afin de remplacer Mme Anglade a la tête de l’opposition officielle.
Maintenant, l’exécutif du parti décidera du moment opportun pour la tenue d’une course à la chefferie.
« La sélection d’un nouveau chef n’est pas urgente, on a besoin de travailler, assure la députée des Mille-Îles. L’hiver et le printemps seront des moments cruciaux. Il y a beaucoup d’enjeux préoccupants pour les Québécois que nous nous devons de supporter. »
Rafael P. Ferraro, président du PLQ depuis le 27 octobre, prévoit sous peu un imposant chantier de réflexion, un grand exercice de conscience, afin de revoir l’image, les façons de faire et les valeurs du parti.