Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) est préoccupé par la hausse des droits de scolarité universitaire des étudiants hors Québec.
Il déplore le signal envoyé par le gouvernement du Québec et croit que cette stratégie l’éloigne de ses objectifs de rétention et de francisation.
En octobre dernier, le gouvernement annonçait une hausse généralisée dès l’automne 2024 pour tous les étudiants provenant hors du Québec. Les frais passeront de 9000$ en moyenne à 17000$.
L’objectif est de renforcer le réseau universitaire francophone, considérant que la majorité des étudiants hors Québec viennent s’inscrire dans des universités anglophones.
Toutefois, les nouvelles mesures adoptées par le gouvernement Legault s’appliqueront à l’ensemble des établissements québécois autant anglophones que francophones.
Le CPQ demande au gouvernement de revoir son plan. Il juge que dans sa forme actuelle, il ne permet pas d’atteindre l’objectif d’équilibrer le financement des universités francophones.
Il croit que le gouvernement lance le message que les étudiants hors Québec ne sont pas les bienvenus dans nos universités.
De plus, le manque d’étude et de données précises, notamment sur le taux de rétention et le profil linguistique des étudiants, ne permet pas d’élaborer un portrait de la situation afin de déterminer les meilleures mesures pour franciser et retenir davantage les étudiants provenant d’ailleurs.
Selon le CPQ, le gouvernement fait fausse route en voulant augmenter les droits de scolarité des universités anglophones, alors que le tarif actuel de 9000$ est comparable aux tarifs payés dans les autres provinces, et pour bien des programmes est parmi les plus élevés au Canada.
Le CPQ croit que le gouvernement du Québec devrait plutôt profiter du potentiel que représente la francophonie en misant sur son caractère unique et distinctif et en multipliant les initiatives pour attirer des étudiants internationaux francophones dans les universités, notamment en région.
Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ, avance que le gouvernement ferme ses frontières du reste du monde en utilisant une politique tarifaire qu’il dit prohibitive.
Le CPQ souligne la chance de pouvoir compter sur 19 universités reconnues qui attirent des talents venus de partout au Canada et ailleurs dans le monde tout en contribuant à répondre à la pénurie de main-d’œuvre et aux besoins dans certaines filières dans lesquelles le Québec veut se démarquer.
Karl Blackburn pense plutôt qu’il faut mettre à la disposition des universités de langue anglaise les incitatifs et les moyens d’améliorer le niveau de français de leurs étudiants.
Le CPQ représente les intérêts de plus de 70 000 employeurs, de toutes tailles et de toutes les régions, issus des secteurs privé et parapublic.
(M.D./IJL)