La Ville de Laval se dote d’une politique municipale visant à intégrer de l’art public aux sites et aux bâtiments municipaux de son territoire, cinq nouvelles œuvres devant être dévoilées ces prochaines semaines.
La Politique municipale d’intégration de l’art public aux sites et bâtiments municipaux prévoit une réserve de 1,75 % du budget des projets de construction, d’agrandissement, de réfection ou rénovation de bâtiments ou de sites financés en totalité ou en partie par des fonds municipaux.
La Ville pourra ainsi faire l’acquisition d’œuvres d’art public qui s’ajouteront aux 53 déjà existantes sur le territoire lavallois. Réalisées par des artistes majeurs, de renommée nationale et internationale, ces œuvres contribueront à l’esthétisme urbain.
«Depuis 1961, les bâtiments construits grâce à une subvention du gouvernement du Québec doivent inclure une œuvre d’art public qui équivaut à 1 % du budget de construction, de rappeler le maire Marc Demers. Cette obligation n’existe pas pour les investissements en immobilisation municipaux, et c’est pourquoi la Ville adopte cette politique encore plus ambitieuse.»
Autre élément important: «(…) la juste rémunération des parties prenantes aux projets artistiques sera assurée», affirme la Ville par voie de communiqué.
«Nous allons encore plus loin en confirmant notre engagement à positionner la culture comme pilier de développement des communautés et à améliorer la qualité de vie des Lavallois en leur offrant un accès à des œuvres d’envergure d’artistes professionnels en art visuel, d’ajouter le maire Marc Demers. Non seulement notre paysage urbain en sera enrichi et dynamisé, ce sera aussi l’occasion pour les citoyens de redécouvrir certains lieux sous un œil nouveau (…)».
Principaux objectifs
Dans son processus de réflexion, la Ville s’est inspirée non seulement de la Politique d’intégration des arts à l’architecture du ministère de la Culture et des Communications du Québec (MCCQ), mais également des règlements d’autres villes nord-américaines qui allouent une part de leur budget en infrastructures à l’art public.
Par cette nouvelle politique, on désire offrir à la population lavalloise l’accès à des œuvres contemporaines d’artistes professionnels prioritairement lavallois ou québécois, et plus largement canadiens et internationaux.
De plus, la Ville souhaite soutenir la création artistique par l’intégration d’œuvres d’art à l’architecture et l’environnement des lieux publics municipaux; en plus d’enrichir et embellir le paysage urbain lavallois;
Également, on vise à développer des pratiques intersectorielles pour la réalisation de projets d’art public d’envergure.
«Cette politique donne une orientation commune à l’ensemble des services de la Ville en ce qui concerne l’intégration de l’art public, en plus de fournir un cadre nous permettant de moduler les appels à projets afin que l’art présent sur le territoire témoigne de la vision de la Ville, de son histoire et de sa culture en évolution», d’affirmer pour sa part Lysanne Gendron, directrice adjointe, Culture, loisirs, sport et développement social à la Ville de Laval.
Financement
Un règlement parapluie devrait permettre d’assurer une bonne intégration des œuvres aux sites, bâtiments ou quartiers.
La politique prévoit également la mise en place d’un mécanisme financier permettant de conserver les sommes affectées à l’acquisition d’une œuvre d’art public quand le projet immobilier ou l’ouvrage d’art admissible n’offre pas les conditions optimales ou lorsque les circonstances ne s’y prêtent pas.
Ces sommes permettront de bonifier un projet hors norme ou tout autre projet d’art public ou de restaurer une œuvre d’art public in situ.
Exemples d’art public
En date du lundi 13 septembre, la collection municipale d’art public comptait une soixantaine d’œuvres de nature différente (sculptures, peintures, dessin, œuvre numérique, sonore, murales peintes ou textile, installation, photographie) réalisées entre 1917 et aujourd’hui.
Ces œuvres d’artistes professionnels, pour la plupart québécois, se retrouvent dans les édifices municipaux (bibliothèques, centres communautaires) et espaces publics (parcs, places). Elles sont dites «d’intégration», car elles sont conçues spécialement pour le lieu qui les accueille.
La dernière installation en date a eu lieu sur la rue Cunard. Il s’agit d’une gigantesque murale d’Ankh One et Michelle Hoogveld, produite en collaboration avec Hydro-Québec, qui se dresse sur le site de bornes de recharges du Circuit électrique. (B.L.)