Denis Richard, fils d’Henri Richard, ancien hockeyeur et capitaine des Canadiens de Montréal, a écrit la première biographie autorisée sur la vie de son père en collaboration avec Léandre Normand.
Henri Richard, la légende aux 11 Coupes Stanley relate le parcours du célèbre numéro 16 de l’organisation montréalaise qui a vécu une grande partie de sa vie à Laval. On y raconte de grands moments, des anecdotes et son combat contre la maladie. Tout cela est ponctué de commentaires et réflexions de Denis.
«Je ne voulais pas que ce soit seulement l’homme public, explique-t-il en avouant avoir beaucoup apprécié ce concept d’écriture proposé par son collaborateur. Je voulais aussi qu’il y ait un peu plus de choses privées et des anecdotes qui démontrent qu’il est aussi un être humain.»
«Ça donne une touche plus personnelle, plus familiale que simplement décrire des exploits qu’on a vu racontés de différentes façons», ajoute Léandre Normand. Il précise que certaines informations inédites sont aussi abordées.
En plus de son record de 11 Coupes Stanley, Henri Richard a cumulé 358 buts et 1046 points en 20 saisons avec les Canadiens de Montréal. Cela le classe au premier rang de l’histoire de l’organisation pour les matchs joués (1258) et troisième pour les points.
Découvertes
Le livre montre le célèbre numéro 16 sous toutes les facettes de sa vie.
«Nous n’avons pas voulu en faire un super héros inaccessible, note M. Normand. Nous voulions le montrer selon ses grandes qualités, mais aussi ses quelques défauts. Nous trouvions ça important en faisant cette biographie de montrer les différentes facettes du personnage, en commençant par son côté très réservé.»
Lors de la rédaction, Denis Richard a apporté une caisse qui contenait de nombreuses coupures de presse et qui a servi à revenir sur des événements marquants de sa carrière. Il affirme en avoir énormément appris sur son père lors de ce projet.
«Il y a plein de choses que j’ignorais et que je ne savais pas. Ronald Corey, Jean-Guy Talbot et plusieurs amis d’enfance de mon père ont pu me raconter des choses que je n’aurais jamais su. Dans le temps que mon père avait toutes ses facultés, c’était comme ça, on se rencontrait et on parlait de n’importe quoi, mais pas du hockey.»
Denis précise que la situation était identique lors de la carrière de son père. Celui-ci ne parlait pas de hockey à la maison.
«Il faut noter que, malgré son côté réservé, Henri Richard était un grand amoureux des enfants, rappelle Léandre Normand. Même s’il était très fatigué ou qu’il se faisait très tard, il n’a jamais refusé un autographe à un jeune. Cela transpire à travers les chapitres du livre.»
Legs familial
Aucune biographie portant sur la vie du Pocket Rocket n’avait encore été écrite. Celui-ci avait toujours refusé cette possibilité de son vivant. Denis et sa mère Lise ont d’ailleurs longuement hésité lorsque M. Normand leur a fait la proposition.
«Ma réaction première a tout de suite été non, affirme Denis Richard. De toute façon, je devais en parler à ma mère, car ça prenait son accord. Je lui ai dit de ne pas fonder d’espoirs là-dessus, car je ne pensais pas que ça pourrait fonctionner. C’est resté comme ça sur le coup, on a laissé mûrir et j’ai décidé de rappeler ma mère.»
Sachant qu’une biographie non-autorisée pourrait éventuellement voir le jour, ils ont pris la décision de se joindre au projet, notamment après avoir été rassurés par Les Éditions de l’Homme qui assurerait la publication du livre.
«Honnêtement, je l’ai fait beaucoup pour mes petits-enfants, poursuit M. Richard. Je les ai amenés voir mon père à l’occasion. Le plus vieux, qui a six ans aujourd’hui, le voyait comme quelqu’un de malade et qui avait de la difficulté à se déplacer. Je voulais qu’ils aillent une autre idée de mon père. Ce livre sera en quelque sorte un legs pour eux.»
Alzheimer
Par ailleurs, la biographie se termine sur un segment abordant la maladie de l’Alzheimer qui a affecté Henri Richard à la fin de sa vie. Il s’agissait d’un élément important de la vie de son père que Denis souhaitait partager.
«C’est une maladie qui n’est pas facile pour les proches, explique-t-il. Quand je dis ça, je pense surtout à ma mère. Elle a vécu tout cela et ça n’a pas été évident. Elle y allait tous les jours lorsqu’il était placé. […] Cette maladie est assez insidieuse pour tout le monde et je trouvais cela important d’en parler pour sensibiliser les gens.»
Il note également que le cerveau de son père a été remis à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas pour permettre de faire avancer la recherche.