À l’autre bout du spectre, la Montérégie et Montréal dominent le classement peu reluisant des quelque 5500 sites souillés par des produits toxiques recensés au Québec, selon les données compilées par une enquête du journal Les Affaires.
Au cœur de la grande région métropolitaine, qui abrite environ 55 % de ces sites contaminés officiellement répertoriés, Laval en compte à peine une soixantaine. Cela représente moins de 1,2 % de tous les terrains, inventoriés par Québec et Ottawa, à réhabiliter.
Vocation agricole
«Les questions de contamination n’affectent pas une proportion importante du territoire de Laval étant donné son passé plutôt agricole. La ville n’a jamais réellement été le berceau d’industries lourdes.»
Ce constat est tiré d’une étude réalisée par Ventix en 2008, qui visait notamment à établir un inventaire qualifié des terrains contaminés offrant un potentiel de développement, à travers huit municipalités du Québec.
Contrairement à la majorité des villes ciblées par cette étude, à savoir Montréal, Québec, Gatineau, Trois-Rivières et Shawinigan, Laval ne traîne pas ce lourd héritage de l’ère de l’industrialisation, amorcée en 1850.
Depuis sa fondation, il y a plus de 375 ans, l’île Jésus s’est principalement développée autour de l’agriculture.
Jusqu’en 1990, la zone agricole occupait près de la moitié de l’île, alors deuxième ville en importance au Québec et seconde région administrative la plus peuplée au kilomètre carré, derrière Montréal.
Source de contamination
«Si on n’a pas de passé industriel lourd, on a un passé urbain», indique Gilles Benoît, directeur du Service de l’environnement de Laval.
Il évoque, entre autres, les stations d’essence et tous ces réservoirs de chauffage au mazout qui ont fui au fil des décennies.
Tant et si bien qu’à Laval, la source de contamination des sols provient principalement d’écoulements de produits pétroliers, liés au transport automobile et au chauffage des résidences, commerces et industries.
Les hydrocarbures pétroliers dominent en effet très largement la liste des contaminants qu’on retrouve dans le sol lavallois, ex-aequo avec les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), dont certains sont cancérigènes et peuvent s’avérer dangereux pour la santé, selon leur niveau de concentration.
Ceux-ci sont des «résidus de combustion», qui se dégagent de la fumée d’un poêle à bois, d’un foyer ou d’un feu de camp, source importante de contaminants dans l’atmosphère, qui finit par se retrouver dans le sol, souligne M. Benoît.
Les HAP sont d’ailleurs le principal contaminant à s’infiltrer dans nos eaux souterraines.
À cet égard, il est important de noter qu’à Laval, moins d’un site contaminé sur cinq affecte la nappe phréatique.
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