À l’exception des emprises autoroutières, il ne sera plus permis de construire de nouvelles stations-service à Laval.
«Plus personne ne pourra construire de plein droit une station-service», a déclaré le maire Stéphane Boyer lors de la dernière assemblée municipale.
Cette intervention, qui marquait un échange avec une citoyenne à la période de questions précédant l’adoption du Code de l’urbanisme (CDU), a été saluée par une salve d’applaudissements dans la salle du conseil.
«On pense qu’il y en a suffisamment comme ça sur notre territoire et de toute manière, on s’en va bien ailleurs», enchaînait le maire en parlant des stations à essence et de l’électrification des transports.
Période de grâce
Adopté le 12 juillet, le CDU n’entrerait toutefois en vigueur qu’à l’automne, soit d’ici à ce que le ministère des Affaires municipales le sanctionne.
Dans l’intervalle, les projets et demandes de permis déposés à la Ville continueront d’être analysés à la lumière des règles prévues au Règlement L-2000, précise-t-on au cabinet du maire.
À moins d’une demande de révision provenant de citoyens désireux de valider la conformité du nouveau code avec le schéma d’aménagement et de développement du territoire, la nouvelle réglementation urbanistique devrait normalement prendre effet en octobre prochain.
Bonification
Dans sa version préliminaire soumise à la consultation publique au printemps 2021, le CDU limitait l’implantation de toutes nouvelles stations-service aux «zones commerciales» regroupant plusieurs bâtiments, souvent de grande surface avec d’importantes aires de stationnement.
Or, la version vue et corrigée du Code de l’urbanisme resserre encore davantage les restrictions entourant ce type de commerce.
Ainsi, à l’avenir, le seul endroit qui pourrait éventuellement accueillir un poste d’essence et une station de recharge se trouve le long des voies rapides.
Et encore-là, l’autorisation d’y construire en bordure d’autoroutes demeurera conditionnelle à une recommandation favorable du Comité consultatif d’urbanisme (CCU) et à l’approbation du comité exécutif de la Ville.
Un enjeu dans Saint-François
Dans l’est de Laval, un projet de station-essence a fait couler beaucoup d’encre ces trois dernières années.
Contesté par des citoyens, un changement de zonage autorisait à l’été 2019 l’aménagement d’un noyau commercial s’articulant autour de la vente d’essence sur les terres bordant au nord l’avenue Marcel-Villeneuve, entre les rues de l’Harmonie et Mirelle. Bien qu’en culture, ces terres étaient jusque-là vouées à des usages industriels et commerciaux lourds.
Au printemps dernier, une pancarte est apparue au quadrant nord-ouest de Marcel-Villeneuve et de l’Harmonie, annonçant un nouveau développement commercial. Il n’en fallait pas plus pour que Kathleen Tisserand, une résidente du secteur farouchement opposé au projet, relance sur la plateforme change.org une pétition initiée en 2019, qui récolte à ce jour 7400 signatures.
«Je ne peux pas dévoiler les détails du projet pour le moment», indique le promoteur Tommy-John Gélinas lors d’un entretien téléphonique le 19 juillet.
Coprésident de GD Lead Immobilier, entreprise en gestion et de développement immobilier qui détient le terrain, M. Gélinas – lié par des ententes de confidentialité avec ses partenaires – affirme toutefois que le projet déposé à la Ville pour une demande de permis est en tout point conforme aux usages en vigueur.
Ce n’est qu’une fois les permis délivrés par la Ville que l’on connaîtra la nature des commerces qui s’y implanteront.
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