Un curieux jardin a poussé devant l’école secondaire Curé-Antoine-Labelle (CAL). Tout au long de l’année, près de 200 élèves ont participé de près ou de loin à la réalisation de ce projet horticole hors du commun.
Le jardin Éco art de CAL, nommé ainsi par son instigatrice, l’enseignante d’art plastique Isabelle Guillard, se compose d’une sculpture vivante d’arches de saules tressés, de plates-bandes fleuries et d’une forêt nourricière abritant diverses plantes comestibles.
Les collaboratrices sont très heureuses du résultat qui ajoute un bel endroit calme dont les élèves de l’école peuvent déjà profiter.
Les élèves qui ont mis les mains à la terre faisaient partie de la concentration d’art plastique, classes d’éducation spécialisée, cours de science ou encore du comité environnement.
Plantes et travail d’équipe
Le projet a germé dans l’esprit d’Isabelle Guillard en septembre dernier. Elle souhaitait «créer un projet commun pour améliorer la qualité de l’environnement tout en engageant les jeunes dans cette démarche. On a beaucoup sollicité le travail d’équipe, la coopération», explique-t-elle.
Les enseignantes en éducation spécialisée Valérie Vincent et Aline Chaine et leur classe ont créé une serre intérieure pour faire grandir les plants qui prendraient racine dans le jardin et les plates-bandes entourant la sculpture rassemblant 400 arbres. La capucine rouge, mélisse, camomille et d’autres plantes comestibles de la forêt nourricière seront récoltés à l’automne pour la création de tisanes.
Patrick Parizeault, du Centre horticole de Laval, a aussi été d’une aide précieuse. Il s’est chargé, entre autres, du plan d’aménagement et a offert des cours de plantation. Le centre a fourni des matériaux et l’expertise de la transplantation d’arbre.
Avec l’artiste multidisciplinaire Nathalie Levasseur, les jeunes ont exploré la vannerie. Ils ont agrémenté le jardin de petites clôtures de saule tressé ainsi que de nichoirs embellis de laine, quenouille et ruban. La récupération de matériel pour faire de l’art était aussi au cœur du projet.
Trois enseignants de science et l’animatrice de la vie et d’engagement communautaire ont aussi contribué à la sculpture.
«Ç’a tissé des liens, ça nous a réunis ensemble», raconte Isabelle Guillard.
Apprendre en nature
«On a voulu mettre en valeur la pédagogie en plein air. C’était ça le but du projet, c’est de sortir des murs de l’école», raconte Isabelle Guillard.
Autant avec la science que l’art, le site permet un contact direct avec ce qui est étudié en classe. «Travailler dehors, [les jeunes] ont vraiment aimé ça», lance Mme Guillard.
Pour l’enseignante Valérie Vincent, ç’a aussi permit une «prise de conscience» face à la fragilité de l’environnement autour d’eux.
Isabelle Guillard espère que le jardin créera un sentiment d’appartenance chez les élèves de l’école. «Quand on est fier de quelque chose, on y fait attention», renchérit-elle.
«J’ai remarqué que c’était thérapeutique», souligne aussi Valérie Vincent. Pour ses élèves en éducation spécialisée, «juste le fait d’avoir les mains dans la terre» pouvait réduire leur niveau de stress.
Éphémère mais durable
Malgré l’aspect éphémère de la nature, les collaboratrices espèrent que le projet pourra durer dans le temps. Les arbres tressés continueront à grandir et à évoluer. «C’est pas fini, on va continuer le projet d’année en année», affirme Isabelle Guillard qui souhaite faire grandir le site.
Une fontaine en mosaïque est actuellement en construction par des élèves et prendra place devant la structure vivante.
L’enseignante d’art plastique pense aussi ajouter des tables artistiques et des bancs. Bientôt une classe verte devrait s’organiser pour permettre à des enseignants de faire la classe dehors.
Un potager pourrait aussi voir le jour.
Les travaux se sont terminés en même temps que les classes. Des enseignants et citoyens du quartier s’occuperont de l’entretien pendant l’été, avant de s’y consacrer encore à l’automne.