«Je suis surprise et heureuse, car c’est la première fois que ça m’arrive, de déclarer la principale concernée qui habite Sainte-Dorothée depuis 18 ans. Ça me ravit que ce soit un album country qui obtienne autant de succès. Surtout, je suis contente de voir que les gens ont eu raison de me pousser à continuer quand je pensais arrêter. Ils ne m’ont jamais lâchée!»
Originaire du Lac-Saint-Jean, Guylaine Tanguay est une vétéran de la scène country de la Belle Province. Depuis une vingtaine d’années, elle consacre ses efforts à sa carrière professionnelle, partant en tournée avec sa petite famille. Jusqu’à ce nouvel opus sorti le 16 juin, elle vendait ses disques compacts après ses spectacles.
Duos et américanité
«L’album Inspiration country est très assumé pour moi, de dire Guylaine Tanguay. J’ai privilégié des choix de duos et je fais une première incursion sur disque en langue anglaise.»
Personne ne se surprendra de retrouver Mario Pelchat sur une nouvelle version d’Islands In The Stream, la pièce des Bee Gees popularisée par Dolly Parton et Kenny Rogers.
«Je viens d’un petit village tout près de Dolbeau, d’où vient Mario, raconte la chanteuse. On s’est côtoyés. Il a été un exemple de ténacité pour moi. Quand il revenait au Lac et que j’habitais encore chez ma mère, j’allais le voir pour qu’il me conseille dans le métier.»
Christian-Marc Gendron (Embarque ma belle), Sylvie Daraîche (Que la lune est belle ce soir) et Michel Rivard (Je voudrais voir la mer) ont également accepté son invitation.
«J’ai rencontré Michel sur le plateau de Belle et Bum, relate Guylaine Tanguay. Il tenait à me voir pour me dire à quel point il aimait ma voix et voulait m’écrire des chansons pour un album de matériel original. Je lui ai parlé de mon projet de duos et il a tout de suite accepté. On ne penserait pas que Je voudrais voir la mer puisse être country, mais la pedal steel guitar de Michel fait la différence.»
Entre autres reprises, notons les excellentes Me and Bobby McGee, un titre popularisé par Janis Joplin et la célèbre Crazy, de Patsy Cline, que l’artiste chantait déjà souvent sur scène.
Également, impossible d’ignorer You Are My Sunshine, le coup de cœur de la chanteuse interprété avec sa petite nièce, Camille Tanguay.
«C’est une enfant qui a été très désirée et le chemin a été difficile jusqu’à l’accouchement pour ma belle-sœur et mon frère, souligne une tante et marraine fière de sa filleule. Or, depuis sa naissance, c’est un petit miracle de la vie et un rayon de soleil pour nous tous. Elle me rappelle un peu l’enfant que j’étais. En chantant en famille chez ma mère, j’ai découvert qu’elle avait une belle voix et chantait juste.»
Autre belle histoire, l’album s’ouvre sur la pièce Jusqu’au bout du monde qu’elle entendait sa mère et de son oncle interpréter alors qu’elle commençait à se produire en spectacle à leurs côtés, dès l’âge de sept ans.
«J’ai grandi avec la version de Paul Daraîche dans les oreilles», observe-t-elle.
C’est lors de l’enregistrement d’une des émissions de Pour l’amour du country que le déclic s’est fait. Guylaine Tanguay devait chanter un autre morceau au titre semblable. L’équipe s’est fourvoyée et inscrit Jusqu’au bout du monde au programme. Par hasard, Paul Daraîche se trouvait sur le même plateau. Connaissant texte et musique par cœur, Guylaine Tanguay a invité la légende du country québécois à chanter son grand classique avec elle. La Lavalloise la revisite en solo sur son opus qui demeure bien en haut du palmarès bien qu’il ne soit plus en première place.