L’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec (OIIAQ) souligne le parcours personnel et professionnel de la Lavalloise Denise Laperle dans le cadre de sa campagne L’humain derrière les soins.
Dans le cadre de la Journée des infirmières et infirmiers auxiliaires, le dimanche 5 mai, l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec (OIIAQ) a souligné les efforts de 10 infirmiers/ères auxiliaire, dont la Lavalloise Denise Laperle, qui surmontent les épreuves de la vie au profit d’autrui.
Denise Laperle n’était pas satisfaite avec ses 38 ans d’expérience en tant qu’infirmière auxiliaire.
Après quelques années à la retraite, elle se retrouve de nouveau au front du domaine de la santé, incapable de se priver de ses patients durant une pénurie de main-d’œuvre.
Travaillant au Centre d’hébergement Idola-St-Jean deux jours par semaine, elle s’estime chanceuse d’avoir atteint une belle qualité de vie en se remémorant sa jeunesse nébuleuse. «Ça [la profession] m’a sauvé la vie dans le fond».
Parcours
La sexagénaire a vécu une enfance troublée aux côtés de parents instables et agressifs.
Entre l’âge de 10 à 15 ans, elle a été transférée entre des centres de réadaptation et foyers nourriciers à Laval, souvent tolérée et utilisée pour le chèque de paie qui l’accompagnait.
«Il a des foyers nourriciers qui me prenaient comme une femme de ménage, raconte-t-elle. Le soir, je pouvais entendre la madame et le monsieur dire qu’ils vont en prendre une de plus pour payer les cours de leurs enfants à eux autres. Nous autres, on était un salaire pour leurs enfants à eux».
Ce n’est qu’en obtenant son diplôme d’études secondaires avec l’aide de Jacqueline Martin, du foyer nourricier qui l’hébergeait entre ses 15 et 18 ans, qu’elle a envisagé un avenir au-delà des foyers d’accueil.
«Tu sais, moi, j’ai manqué beaucoup d’amour dans ma jeunesse. Il n’y a personne qui s’occupait de moi, pis mes parents eux autres allaient à tout bout de champ à Louis H. Lafontaine, alors ce n’était pas une référence».
Après une rencontre avec un orienteur, elle a décidé de tenter le métier d’infirmière auxiliaire.
Durant sa carrière, Mme Laperle s’est toujours sentie plus interpelée par les personnes aînées, consacrant son temps et ses services aux centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD).
En 38 ans, elle a travaillé autour de Laval, notamment aux CHSLD Ste-Dorothée, Fernand-Larocque et à l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé.
Malgré un changement continu de postes qu’elle attribue en partie à l’instabilité de sa jeunesse, elle est restée fidèle à son rôle d’infirmière auxiliaire où qu’elle aille.
Denise Laperle se distingue de l’infirmière ordinaire en termes de formation et de responsabilités.
Selon l’OIIAQ, les infirmières auxiliaires contribuent à l’évaluation de l’état de santé du patient, administrent des médicaments, effectuent des prélèvements sanguins, contribuent à la thérapie intraveineuse et dispensent des soins reliés aux plaies, prêtant ainsi main-forte à l’ensemble du réseau de santé.
Pour sa part, l’infirmière se concentre davantage sur l’aspect pharmaceutique et informatique des soins, l’infirmière auxiliaire priorise l’interaction avec le patient, et c’est justement l’aspect social du poste qui plait à Mme Laperle.
«Ça me fait du bien, dit-elle. J’ai un retour d’amour de mes patients desquels je prends soin. J’ai fait mon cours d’infirmière auxiliaire de 1982 à 1984 et quand j’ai commencé à travailler j’ai dit wow, c’est vraiment ça dont j’avais de besoin.»
Aujourd’hui, Denise Laperle est tout aussi éprise par son métier, mais elle remarque des failles dans le système de santé qui pèsent lourdement sur tous.
«On a désormais davantage de tâches, affirme la vétérane de la santé. Il y a beaucoup de choses qu’on est en train d’apprendre pour aider les infirmières, qui elles, sont débordées sur le tapis».
Malgré le fait que les infirmières et infirmières auxiliaires ont des tâches et rôles distinctifs, les deux professions ressentent les pressions du manque de personnel dans le réseau de la santé, et s’unissent en conséquence.
Selon un recensement de l’Institut de la Statistique du Québec rédigé en 2023, les postes vacants dans le domaine de la santé au Québec dépassent tout autre domaine alors qu’il manque environ 8800 infirmières autorisé.es et d’infirmières autorisé.es psychiatriques et environ 6500 d’aides-infirmières, d’aides-soignantes et de préposées aux bénéficiaires.
En tant qu’infirmière auxiliaire, Mme Laperle apprécie les démarches de sensibilisation menées par l’OIIAQ.
Leur campagne L’humain derrière les soins honore des incontournables du domaine, telle Denise Laperle, pour exhiber les exemples de résilience à travers le métier. Selon l’Ordre, l’importance des professionnel/les de la santé n’est plus à prouver. «Cependant, les 30 000 infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec, dont 1415 se trouvent dans la région des Laval, travaillent d’arrache-pied, encore trop souvent dans l’ombre», soutient l’OIIAQ.
Notons que Denise Laperle a raconté son parcours à l’animatrice Marie-Claude Barrette dans la websérie L’humain derrière les soins, en plus d’être à l’honneur dans l’ouvrage publié à cette occasion.
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