À l’aube du budget provincial, l’Institut du Québec (IDQ) se dit inquiet de la situation de l’emploi de certains groupes, tels que les jeunes hommes et la main-d’œuvre à plus faible salaire.
Le Bilan 2020 de l’emploi au Québec : ce qu’il faut savoir pour préparer 2021, présenté par l’IDQ le 18 février, dévoile de nouveaux clivages «qui limitent le potentiel économique du Québec».
Ainsi, l’IDQ est préoccupé par la situation des jeunes hommes de 15 à 24 ans, qui ont vu leur taux de chômage monter à près de 16%. Étant le groupe le plus «à risque de décrocher sur le plan scolaire», les jeunes garçons pourrait être les plus vulnérables économiquement et socialement après la crise.
La main-d’œuvre à faible revenu inquiète également l’IDQ, alors que 20% des emplois de cette catégorie ont disparu en 2020.
À ces catégories s’ajoutent les personnes moins scolarisées, «qui ont encaissé l’ensemble des pertes d’emploi», les chômeurs de longue durée, dont le nombre augmente constamment depuis le début de la pandémie et les travailleuses de 55 ans et plus, «qui ont massivement quitté la population active».
«Paradoxalement, les pénuries de main-d’œuvre sont de retour et cohabitent maintenant avec le chômage pandémique et la hausse du chômage de longue durée», note Mia Homsy, présidente-directrice générale de l’IDQ, via communiqué.
Relancer l’économie
Pour réussir une relance économique «juste et inclusive», l’IDQ demande au gouvernement de tenir compte de la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée lorsqu’il sera temps d’ériger de nouvelles politiques et des investissements majeurs.
«Avec la pression déjà palpable du manque de main-d’œuvre dans certaines industries et certaines régions, qui pourrait s’avérer le principal frein de la reprise et des investissements des entreprises, le Québec n’a pas les moyens de se priver de ces travailleurs», ajoute Mia Homsy.
Certaines statistiques du bilan sont tout de même encourageantes.
En effet, le taux de chômage québécois enregistré (6,8%) est encore inférieur à la moyenne canadienne (8,8%).
De plus, alors qu’elles ont été grandement affectées au début de la pandémie, les femmes «vivent désormais une situation plus similaire à celle observée chez les hommes en termes de pertes d’emplois».
Le taux de chômage des personnes immigrantes s’est également stabilisé. L’écart entre ce dernier et celui des personnes nées au Canada est revenu au niveau d’avant la pandémie. (C.R.)