Depuis la Révolution industrielle, notre consommation d’énergie a explosé, avec des conséquences majeures sur le climat et nos sociétés. Aujourd’hui, la transition énergétique est une nécessité impérative pour réduire notre impact environnemental et garantir un avenir viable pour les générations futures.
Une consommation énergétique en constante augmentation
Pendant des siècles, l’humanité s’est principalement appuyée sur la biomasse pour produire de l’énergie. Toutefois, à partir de 1850, la consommation de charbon a explosé avec la Révolution industrielle. Le pétrole a commencé à être utilisé dès le début du XXe siècle, connaissant une forte croissance à partir des années 1950.
Aujourd’hui, au Québec, nous avons la chance de disposer d’une source d’énergie plus propre : l’hydroélectricité. Cependant, nous demeurons largement dépendants du pétrole, notamment pour le transport, qui représente encore 40 % de nos émissions de gaz à effet de serre (GES). Cependant
L’impact des hydrocarbures sur le climat
Les hydrocarbures sont composés de carbone et d’hydrogène. Lorsqu’ils sont brûlés, ils libèrent du dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique. L’effet de serre est un phénomène naturel qui permet à notre planète de maintenir une température moyenne de +15 °C, au lieu de -18 °C sans cette rétention de chaleur. Cependant, l’augmentation excessive du CO2 due à l’utilisation des hydrocarbures renforce cet effet et provoque un réchauffement global.
Depuis 1880, la température moyenne de la Terre a augmenté de 1,1 °C, entraînant une recrudescence des catastrophes climatiques : vagues de chaleur, inondations, feux de forêts… En 2023, les incendies de forêt au Canada ont détruit plus de 15 millions d’hectares, soit 4 % de la superficie forestière totale du Canada.
Un coût économique et géopolitique élevé
Outre l’impact environnemental, l’utilisation des hydrocarbures représente un poids financier considérable. Au Québec, environ 20 milliards de dollars sont consacrés à l’achat de pétrole chaque année, soit l’équivalent du budget de l’éducation. À cela s’ajoutent les coûts d’entretien des infrastructures routières et les dépenses de santé liées à la pollution de l’air, qui favorise les maladies cardiovasculaires et pulmonaires.
Par ailleurs, la dépendance aux hydrocarbures est une source majeure de conflits géopolitiques. La lutte pour le contrôle des ressources pétrolières alimente tensions et guerres à travers le monde.
Les alternatives énergétiques : une transition nécessaire
Face à ces enjeux, la transition énergétique s’impose. Plusieurs sources d’énergie renouvelables existent, comme le solaire, l’éolien et l’hydroélectricité. Toutefois, leur développement entraîne un coût environnemental non négligeable et nécessite des solutions pour stocker l’énergie et stabiliser les réseaux électriques.
L’hydrogène et le nucléaire sont également considérés comme des alternatives, mais ils présentent des limites : la production d’hydrogène reste technologiquement et économiquement complexe, tandis que le nucléaire pose des problèmes de gestion des déchets et de sécurité.
Améliorer l’efficacité énergétique est tout aussi crucial. Réduire la consommation permet de limiter la pression sur les ressources et d’accélérer la transition.
Agir sur nos modes de vie : un impact positif sur la biodiversité et la santé
Au-delà du choix des sources d’énergie, la véritable transition repose sur un engagement collectif et des mesures politiques fortes. L’aménagement du territoire, nos habitudes de consommation et notre rapport à l’énergie doivent être repensés pour minimiser notre empreinte écologique tout en améliorant notre qualité de vie.
Transformer nos espaces de vie
- Densifier les villes pour limiter l’étalement urbain et préserver les milieux naturels.
- Favoriser des logements mieux isolés et énergétiquement efficaces pour réduire la consommation.
- Réaménager les espaces urbains afin de favoriser la proximité des services et limiter les déplacements motorisés.
Repenser nos modes de transport
- Développer des infrastructures favorisant le transport actif (marche, vélo) et collectif.
- Accélérer l’électrification des transports pour réduire notre dépendance aux hydrocarbures.
- Encourager le covoiturage et limiter l’usage de la voiture individuelle.
Adopter une consommation plus responsable
- Réduire le gaspillage alimentaire et privilégier les produits locaux et de saison.
- Diminuer la consommation de viande au profit d’alternatives plus durables.
- Encourager la réparation et la réutilisation plutôt que l’achat de nouveaux biens.
Préserver la biodiversité et la santé publique
La biodiversité est une ressource essentielle pour l’humanité : elle assure la qualité de l’air et de l’eau, la pollinisation des cultures et la régulation des climats locaux. En réduisant notre consommation d’énergie fossile et en repensant nos modes de vie, nous pouvons préserver ces écosystèmes indispensables à notre survie.
De plus, la pollution liée à l’usage excessif des hydrocarbures a des effets délétères sur la santé. Améliorer la qualité de l’air et favoriser un mode de vie plus actif réduiraient significativement les maladies cardiovasculaires et respiratoires.
Chaque geste compte : en adoptant des comportements plus responsables, nous pouvons collectivement bâtir un avenir plus propre et plus résilient.
Source : l’équilibre énergétique de Pierre Olivier Pineau, professeur au HEC Montréal.
Pour une réflexion approfondie
Dans l’exposition Ça chauffe! Cool it, une capsule vidéo vous invite à mieux comprendre les enjeux de la transition énergétique et les solutions envisageables.
Pour approfondir le sujet, le 24 avril prochain, le Musée de la santé Armand-Frappier accueillera Pierre-Olivier Pineau, expert en politiques énergétiques, pour une conférence sur l’état de l’énergie au Québec. Une occasion unique d’échanger et de mieux saisir les défis et opportunités de cette transition essentielle.
En savoir plus : https://museefrappier.org/activite-musee/conference-etat-energie-quebec/