La vingtaine d’épreuves de natation prévues au calendrier des Jeux du Québec 2020 auront finalement lieu au Complexe aquatique de Saint-Eustache, faute d’installations adéquates sur le territoire lavallois.
Cette option qui n’était pas prévue au cahier des charges déposé par la Ville de Laval lors de sa mise en candidature en juin 2016 supplante le plan B de l’époque qui devait faire du Collège Laval le site des compétitions si jamais le Complexe aquatique n’était pas livré à temps.
Cette avenue a été écartée pour diverses raisons, mais principalement parce qu’elle «ne répondait pas aux critères établis par la Fédération de natation du Québec», selon les explications du Comité organisateur de la 55e Finale des Jeux du Québec (COFJQ – Laval 2020). L’aménagement des estrades pour spectateurs seraient notamment en cause.
«Notre objectif demeure d’abord et avant tout de s’assurer que les jeunes sont placés dans des situations optimales pour performer, justifie le directeur général du Comité organisateur, Marc DeBlois. Et c’est le cas à Saint-Eustache.»
Le conseiller municipal de Laval-les-Îles et responsable du dossier des Jeux du Québec, Nicholas Borne, mentionne par voie de communiqué être satisfait de pouvoir compter sur la coopération de Saint-Eustache. «[Je n’ai] aucun doute que les jeunes athlètes apprécieront d’évoluer dans ce complexe aquatique à la fine pointe.»
Athlètes et médailles
Selon les estimations du COFJQ – Laval 2020, environ 400 athlètes seront attendus à Saint-Eustache et plus ou moins 200 médailles seront remises à même les lieux de la compétition.
«C’est plus facile côté logistique de tenir les remises de médailles sur les sites des épreuves», précise la directrice des communications du COFJQ, Sophie Guilbault.
«J’ai 60 ans aujourd’hui et la première fois que j’ai entendu parler d’un complexe aquatique à Laval, c’est en 1984.»
– François Courtemanche, directeur du Mouvement aquatique Laval.
Quant aux compétitions de nage en eau libre, elle se tiendront, selon toute vraisemblance, dans le lac artificiel du Centre de la nature. Ce sont environ sept épreuves si l’on se fie aux chiffres des Jeux du Québec tenus en 2018 à Thetford Mines.
«Des tests de la qualité de l’eau seront effectués durant l’été», ajoute Sophie Guilbault.
Lors de la dernière Finale des Jeux d’été, en incluant la paranatation mais en excluant la nage en eau libre, la discipline de natation comptait 34 épreuves sur un total d’environ 250, affirme le directeur général de SPORTSQUÉBEC Alain Deschamps.
Onde de choc
Chez Mouvement aquatique Laval, la pilule est plus difficile à avaler, bien que le directeur François Courtemanche dit comprendre la réalité de la Fédération de natation du Québec.
«C’est certain que nous sommes déçus, mentionne-t-il à l’autre bout du fil. Nous comprenons que la Fédération a des normes [à respecter]. Nous sommes surtout très déçus de ne pas encore avoir de complexe aquatique.»
Pour le directeur de ce regroupement qui compte aussi le water-polo, le plongeon et la nage synchronisée, cette discussion n’aurait jamais eu lieu si Laval comptait déjà son centre «tel que promis par l’administration Demers en 2014».
Il rappelle que le Mouvement aquatique travaille sur le dossier depuis 2005. «Nous avions fait une première présentation à Gilles Vaillancourt en 2009, poursuit-il. Le maire Demers nous avait aussi donné le go en 2014 et là, depuis l’annulation de l’appel d’offres, l’administration ne donne aucune réponse.»
Ce dernier précise aussi que des millions de dollars ont déjà été investis dans le projet. Une membrane imperméabilisante au coût de 710 930,75 $, taxes nettes incluses, a justement dû être ajoutée avant l’hiver sur la fondation pour la protéger.
Des scénarios pour relancer le projet seraient bientôt présentés par la Ville selon François Courtemanche.