À Laval seulement, on recense une vingtaine de projets totalisant quelque 700 logements sociaux et communautaires en processus de réalisation.
Selon le groupe de ressources techniques (GRT) Option habitation Québec, quelque 300 de ces unités seraient déjà en chantier si le financement public était au rendez-vous.
À l’échelle de la province, le nombre de logements en attente d’être construits s’élève très précisément à 9331, souligne l’Association des groupes et ressources techniques du Québec (AGRTQ).
Celle-ci fait d’ailleurs front commun avec la Fédération des OSBL d’habitation de Montréal (FOHM) et le Réseau québécois des OSBL d’habitation (RQOH) pour faire pression sur le gouvernement Legault afin qu’il débloque le financement nécessaire pour la réalisation de ces projets.
AccèsLogis
«Le programme AccèsLogis a été conçu pour financer les projets déposés à la hauteur de 50 % des coûts de réalisation des logements. En ce moment, la contribution du programme n’est que de 32 % des coûts, ce qui fait en sorte que des projets sont bloqués, faute de financement adéquat», indiquait le 21 février Éric Cimon, directeur général de l’AGRTQ.
Son homologue à la FOHM, Chantal Desjardins, rappelle l’unanimité que suscite au Québec l’urgence de répondre aux besoins de la population en matière de logement.
«ll est impératif que le prochain budget du gouvernement québécois soit au rendez-vous en finançant AccèsLogis pour que l’on puisse sortir de cette crise du logement. Le logement à but non lucratif est la seule façon durable de maintenir l’abordabilité des logements à long terme», rappelle-t-elle.
Rappelons qu’au Québec, AccèsLogis est le seul programme qui permet de loger les ménages à faible revenu.
Signal clair
Cette sortie publique fait suite au mémoire déposé par le Réseau québécois des OSBL d’habitation à l’occasion des consultations prébudgétaires tenues par le gouvernement, indique au Courrier Laval la présidente du conseil d’administration du RQOH, Jessie Poulette.
L’objectif est d’«envoyer le signal clair au gouvernement, au ministre des Finances et à la ministre de l’Habitation que le milieu communautaire a fait ses preuves, détient l’expertise et est manifestement prêt à contribuer à résorber la crise du logement» pour autant que «les financements suivent» et qu’il y ait une «volonté politique», écrit-elle dans une échange de courriels.
À cet égard, Mme Poulette rappelle la situation qui prévalait à l’arrivée au pouvoir du gouvernement caquiste en 2018 alors que près de 15 000 unités promises par les libéraux via le programme AccèsLogis n’avaient jamais été financés. «Il en reste près de 10 000 à réaliser cinq ans plus tard», se désole celle qui occupe également le poste de directrice générale de la Fédération des OSBL d’habitation pour les régions Laval-Laurentides-Lanaudière.
5000 logements par année
Pour freiner la crise du logement et la spéculation immobilière, le milieu demande au gouvernement de s’engager à construire un minimum 5000 logements sociaux et communautaires par année. «Outre l’urgence de financer la construction des projets en attente, le Québec a besoin d’une programmation à plus long terme pour offrir un milieu de vie aux citoyens·nes», plaide le directeur général du RQOH, André Castonguay.
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