Quand pandémie ne rime pas avec écologie.
Faute d’accès aux sites de collecte de produits électroniques, pour la plupart fermés en raison de la pandémie de COVID-19, plusieurs de ces appareils en fin de vie utile se retrouvent au bord du chemin la veille de la collecte… des ordures.
Appel au civisme
Une situation qui désespère le directeur du Conseil régional de l’environnement (CRE) de Laval, Guy Garand.
«Les gens ne sont pas conscients de l’impact qu’ils ont sur l’environnement, dit-il en soulignant la haute teneur de ces appareils en produits chimiques. C’est réellement toxique pour l’environnement.»
En cette période de grand ménage printanier, il exhorte les Lavallois à faire preuve de civisme en conservant chez eux leurs vieux appareils jusqu’à la fin du confinement.
Comptant parmi la trentaine de points de dépôt officiels de l’Association pour le recyclage des produits électroniques (ARPE) à Laval, le CRE récupère bon an mal an quelque 6 tonnes de ces appareils désuets au Pavillon du Bois-Papineau, dans Duvernay.
À travers le pays, ce programme de récupération de l’ARPE détourne des sites d’enfouissement pas moins de 100 000 tonnes métriques de ces appareils, équivalant au poids d’environ 20 000 éléphants.
Pas de règlement
M. Garand déplore l’absence de loi et règlement qui interdise aux citoyens de mettre au chemin ces équipements dont ils ne se servent plus et aux éboueurs de les ramasser.
«Les produits électroniques (écrans, télévisions et ordinateurs) tout comme les résidus domestiques dangereux (produits chimiques, peinture et aérosols) ne sont pas des déchets et ne doivent en aucun cas se retrouver aux ordures, fait valoir la porte-parole de la Ville, Anne-Marie Braconnier. Ces produits sont nocifs à la fois pour la santé et pour l’environnement. Il est donc primordial de s’en débarrasser de façon responsable.»
Mentionnant que les entrepreneurs engagés pour la collecte des ordures sont sensibilisés au fait que les appareils électroniques ne doivent pas se retrouver aux sites d’enfouissement, Mme Braconnier insiste pour rappeler que cette responsabilité incombe d’abord aux citoyens à qui elle demande la collaboration.
Écocentre mobile
Pandémie oblige, la Ville a été contrainte d’annuler la première sortie de la tournée des écocentres mobiles, initialement prévue le 26 avril à l’école secondaire Leblanc.
Pour l’instant, le prochain arrêt attendu le 23 mai dans l’aire de stationnement de l’édifice municipal, voisinant avec l’hôtel de ville, au 1333, boulevard Chomedey est maintenu, affirme-t-on.
À cet égard, Guy Garand trouve déplorable qu’en 2020, la Ville ne dispose toujours pas d’installations permanentes pour récupérer les produits dangereux sur son territoire, alors qu’on en trouve partout ailleurs, dit-il.
«Ça fait 20 ans qu’on nous promet des écocentres», rage celui qui revendique un centre pour chacun des six grands secteurs d’aménagement de la 3e plus grande ville au Québec.
L’inauguration d’un premier écocentre est annoncée pour 2021 à l’intersection des boulevards Dagenais Ouest et Bellerose. Actuellement, ce site sert de dépôt de matériaux au Service des travaux publics.