Une fusillade, quatre blessés. Le drame survenu le 18 décembre, le premier week-end de la réouverture contestée du bar de danseuses Studio 300, sur le boulevard Sainte-Rose, n’ébranle pas son propriétaire. Mais il donne du carburant à ses détracteurs.
«C’est pas plus grave que ça. C’est un événement isolé. On va continuer pareil», dit Ambrogio Bulla, copropriétaire du Studio 300.
Questionné sur la sécurité dans son établissement, M. Bulla fait savoir qu’un système de détection de métal serait bientôt installé à l’entrée.
«Repaire de criminels»
Dans un communiqué, le Mouvement lavallois affirme que la municipalité «a le pouvoir de changer le zonage des terrains sur son territoire et aurait ainsi pu empêcher la réouverture de ce repaire de criminels».
«C’est de la politique de basse-cour», répond le conseiller du district de Sainte-Rose, Denis Robillard, qui rappelle que les décisions rendues par les tribunaux sont basées sur les droits acquis des propriétaires.
Incendie
Rappelons que l’établissement, qui venait de rouvrir ses portes, avait dû fermer après un incendie qui avait entièrement détruit le bâtiment en novembre 2005. Sa réouverture, annoncée l’été dernier, avait suscité beaucoup de réactions au sein de la population.
La Ville n’était pas plus enthousiaste: elle avait refusé d’accorder un permis pour la reconstruction. Le 16 avril 2008, la Cour supérieure donnait raison aux propriétaires. La Ville de Laval était à nouveau déboutée en Cour d’appel, le 24 mars 2010.
S’il admet que les recours légaux sont épuisés, le conseiller maintient que «ce genre d’établissement n’a pas sa place dans un secteur patrimonial». À la lumière des derniers événements, qu’il qualifie de «malheureux» et «dramatiques», il préconise l’établissement d’un protocole d’encadrement et d’accompagnement des gestionnaires du bar, par le Service de protection du citoyen de Laval.
Du côté de la police, on compte déjà resserrer la surveillance, indique Nathalie Lorrain.
Arrestations
Les trois individus arrêtés à Boisbriand, le 18 décembre, ont été relâchés le lendemain, sous promesse de comparaître.
Selon Mme Lorrain, une dizaine d’individus sont impliqués dans la fusillade. «Mais on ne sait pas lequel avait l’arme», notait la policière lundi, alors que d’autres arrestations étaient pressenties. Le mobile du ou des tireurs reste flou.
Des coups de feu provenant de l’intérieur du bar ont déclenché un flux d’appels au 911, vers 2h du matin, le 18 décembre. Aucune des victimes n’a subi de blessure mortelle.
En collaboration avec Camille Gaïor.