Le gouvernement du Québec a annoncé une hausse du taux général du salaire minimum de 1,00$ de l’heure à partir du 1er mai.
Cela signifie que le salaire minimum sera désormais de 15,25$ dans toute la province.
Les salariés rémunérés au pourboire verront plutôt leur taux passer à 12,20$ de l’heure, soit une augmentation de 0,80$. Un salarié affecté exclusivement à la cueillette de framboises ou de fraises sera quant à lui rémunéré à une hauteur respective de 4,53$ (+0,30$) et de 1,21$ (+0,08$) du kilogramme.
Au total, 298 900 salariés bénéficieront de cette mesure aux Québec.
Le gouvernement provincial précise que la hausse «permettra de maintenir, pour la période 2023-2024, la cible d’un ratio de 50 % entre le taux général du salaire minimum et le salaire horaire moyen tout en tenant compte de l’évolution du contexte économique.»
Réactions
La Centrale des syndicats démocratiques (CSD) a qualifié d’insuffisante cette hausse proposée. Elle rappelle que la demande de 15$ de l’heure date de 2016.
«Comment est-ce possible de croire que 6 ans plus tard c’est suffisant pour vivre dignement, alors que rien qu’en 2022, l’inflation annuelle était de 6,7 %, résume Luc Vachon, président de la CSD, par voie de communiqué. C’est un minimum de 18 $ dollars l’heure que ça prend pour tenir compte de la situation actuelle.»
L’organisation estime que «la cible d’un ratio pour fixer le salaire minimum à 50 % du salaire horaire moyen, utilisé par Québec, est désuète et ne reflète pas la réalité socio-économique actuelle».
«L’impact de l’inflation n’est pas ponctuel, ajoute M. Vachon. Même si le taux d’inflation vient à diminuer, l’augmentation des prix va peut-être ralentir, mais il est peu probable que nous assistions à une baisse de prix et à retour au coût de la vie qui prévalait il y a de cela 2 à 3 ans.»
À l’inverse, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) souligne cette approche «plus pragmatique» du gouvernement provincial qu’une augmentation drastique.
Elle croit tout de même que cela sera difficile pour les PME québécoises qui «voient leurs coûts exploser de partout» et qui auront «besoin d’aide pour atténuer les impacts économique de cette hausse de 7%, la plus importante en 20 ans».
«Cela fragilise les petites entreprises qui ne peuvent pas, autant que les grandes, absorber les hausses et qui risquent de perdre des clients à cause d’une trop grande augmentation de leur prix, soutient le vice-président Québec à la FCEI François Vincent. Il faudrait que le gouvernement du Québec accompagne cette augmentation du salaire minimum de mesures d’atténuation, comme des allègements fiscaux sur la masse salariale.» (N.P.)