Voilà ce dont menacent des producteurs agricoles de la Fédération UPA Outaouais-Laurentides si le ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis, ne montre aucune ouverture face à leur demande de surseoir à la réforme du Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA).
«Si on décide de bloquer les sentiers de motoneige, c’est parce qu’on aura épuisé tous nos recours, déclare le président de la Fédération régionale, Richard Maheu. Si la chose s’avère nécessaire, des producteurs de chez nous sont prêts à aller de l’avant. On ne peut baisser les bras dans ce dossier, qui est de première importance pour la compétitivité de nos entreprises agricoles.»
Au cours des prochains jours, des affiches seront plantées aux abords des sentiers de motoneige pour sensibiliser les utilisateurs aux impacts de la réforme et les prévenir d’une fermeture possible des sentiers.
Appuis
Sensibilisées aux demandes des agriculteurs, la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec et la Fédération québécoise des clubs quads leur ont d’ailleurs témoigné un appui formel, affirme dans un communiqué publié le 18 janvier la Fédération UPA Outaouais-Laurentides.
Celle-ci, qui demande au ministre d’annuler sa réforme et d’entamer un dialogue et une réflexion en vue d’une véritable refonte de la fiscalité municipale, est actuellement à consolider ses appuis auprès des clubs de motoneigistes et quadistes locaux et de ses autres partenaires.
Même si ses membres risquent de faire les frais du bras de fer engagé entre l’UPA et le ministre Paradis, le président du Club de Motoneige Laval, Daniel Perreault, demeure solidaire aux agriculteurs qui, depuis toujours, leur cèdent gracieusement un droit de passage sur leurs terres.
«Mais faudrait que ça se règle. Déjà, des touristes américains comment à canceller des fins de semaine. Ça va faire mal au Québec», soutient-il.
Au moment de mettre en ligne, le Club VTT Quad Laval n’avait pas retourné notre appel.
Impacts
Les modifications au PCTFA entraîneront des hausses substantielles du compte de taxes des agriculteurs, dénoncent les principaux intéressés.
Ces derniers contredisent le ministre Paradis qui, depuis des mois, prétend que l’opération se fera à coût nul.
Selon les analyses conduites par la Fédération auprès de 25 producteurs régionaux, ces modifications se solderaient par des augmentations allant jusqu’à 75 %.
Bien que ces résultats ne puissent être généralisés, poursuit l’UPA Outaouais-Laurentides, ils permettent d’affirmer que la réforme plombera le budget d’un certain nombre d’agriculteurs sur son territoire.
La Fédération rappelle qu’elle demande depuis plusieurs mois au gouvernement d’ouvrir la discussion avec les producteurs afin de s’attaquer aux véritables enjeux de l’industrie, à savoir un système de taxation inapproprié pour le secteur agricole et la hausse incontrôlée de la valeur foncière des terres agricoles.