Selon une compilation de trois sondages et de récentes données publiques réalisée par le Pôle d’expertise et de recherche en santé et bien-être des hommes, les hommes et pères québécois d’expression anglaise sont plus nombreux à subir un niveau de stress élevé.
Il s’avère que ces derniers sont plus nombreux (58%) à ne pas avoir accès à un médecin de famille et ne pas avoir accès à des services qui répondent à leurs besoins de santé.
De plus, un grand nombre de ces hommes indiquent avoir ressenti le besoin de consulter un intervenant psychosocial, mais n’ont pas pu le faire.
C’est un enjeu important pour celui qui a dirigé l’étude, le sociologue Jacques Roy : «Ce portrait traduit une évolution socioéconomique plus difficile de la communauté de la communauté d’expression anglaise et un problème important d’accessibilité aux services, principalement en raison de la langue.»
Le sociologue précise que deux clientèles mériteraient une attention particulière, soit les jeunes pères anglophones et les hommes anglophones aux prises avec un indice de détresse psychologique élevé.
Ce sont 50% des hommes d’expression anglaise sondés qui indiquent être en proie de détresse psychologique élevée et à qualifier de «difficile» leur adaptation aux changements occasionnés par la pandémie.
Russ Kueber est le directeur de la programmation au Community Health and Social Services Network, un organisme voué à la promotion d’un accès équitable aux services de santé et aux services sociaux en anglais. Il constate que les résultats montrent qu’appartenir à la minorité linguistique, surtout lorsque combiné à d’autres facteurs de vulnérabilité, représente une condition susceptible d’accroître la vulnérabilité des hommes et des pères et contribue à des inégalités sociales de santé pour cette population. (J.B.)