Depuis le retour de la relâche scolaire, les élèves du primaire peuvent retirer leur masque quand ils sont assis à leur pupitre.
En ce moment, malgré l’annonce du début de la sixième vague de COVID-19, le nombre de cas positifs parmi les élèves demeure relativement bas.
Yves Michel Volcy, directeur général du Centre de services scolaire de Laval (CSSL), rapporte que parmi les 56 000 élèves lavallois, près de 150 élèves étaient absents le 25 mars dû à un cas positif de COVID-19.
La situation est semblable à la semaine précédant la Relâche où l’on recensait 200 cas.
«Nous demeurons vigilants et suivons les données de très près, mais pour le moment, nous sommes loin des données observées en janvier et février», de confier Yves Michel Volcy au Courrier Laval.
Notons que près de 1000 cas positifs d’élèves avaient été rapportés le 1er février.
Dépistage
Le CSSL procèdera à une nouvelle distribution de boîtes de tests rapides pour l’utilisation à la maison par les élèves et leur famille.
Également, ces mêmes tests sont disponibles dans toutes les écoles du CSSL. Ainsi, il est possible de faire un test rapide à un jeune qui développe des symptômes en cours de journée.
Isabelle Morin, directrice d’une école primaire dans l’ouest de l’île Jésus, explique que la gestion des problèmes de santé a été toute une épreuve.
«Un mal de gorge n’est pas géré de la même manière qu’avant la pandémie», donne-t-elle en exemple.
Pendant la première année de pandémie, il fallait que la direction retrace tous les contacts rapprochés des élèves ayant été déclarés positifs, ce qui rendait la tâche difficile.
Il aura toutefois fallu près de deux ans pour établir des procédures afin d’éviter de fermer des classes complètes.
Aération
Les problèmes d’aération dans les écoles ont causé beaucoup d’émoi dans les derniers mois puisqu’il a été révélé que certaines classes sur le territoire québécois dépassaient les taux acceptables de CO2.
Or, le CSS de Laval confirme que tous les lecteurs de paramètres de confort ont été installés, soit un total de 3202 lecteurs, dans ses écoles.
Ces lecteurs permettent de mesurer la concentration de CO2, la température et le taux d’humidité relative.
Une quantité trop élevée de dioxyde de carbone dans l’air intérieur peut causer de l’inconfort et affecter la concentration des élèves.
De plus, selon les plus récentes données datant de la semaine du 14 mars, 97% des établissements scolaires présentaient des taux moyens de CO2 inférieurs à 1500 ppm.
La grande majorité des locaux sont donc conformes.
Sept échangeurs d’air ont aussi été installés dans des établissements du CSSL afin d’améliorer la qualité de l’air.
N’empêche, un demi pour cent des locaux montre une moyenne supérieure à 2000 ppm, mais diverses interventions ont été entreprises pour corriger la situation.
Enseignants épuisés
Selon Isabelle Morin, le plus ardu fut le bousculement de la chronologie d’une année scolaire.
Lors de la première vague, l’année scolaire s’est terminé au mois de mars, ce qui a entraîné un changement dans la séquence des apprentissages pour l’année suivante.
Ensuite, les enseignants se sont retrouvés à compléter deux bulletins plutôt que trois.
Donc, le fait de modifier la gestion des bulletins, réfléchir aux évaluations et leur contenu en peu de temps a représenté une lourde charge pour le personnel enseignant.
La directrice rapporte que les répercussions d’un tel retard se font toujours ressentir.
Les examens du ministère ne valent, entre autres, que 10% plutôt que 20% en période prépandémique.
Les enseignants ressentent aussi une fatigue de l’inconnu, ayant dû retravailler l’entièreté de leur contenu pour s’adapter à la situation, et ce, en peu de temps.
Il y a notamment à gérer le retour des classes en ligne pour les élèves devant retourner chez eux à la suite d’un résultat positif.
Le suivi académique est ainsi plus difficile depuis les derniers mois.
De leur côté, les élèves doivent s’adapter du mieux qu’ils peuvent à tous ces chambardements.
Malgré tout, Isabelle Morin souligne que les enfants sont très résilients et que les impacts sont moins importants qu’elle aurait pu imaginer.
Apprentissage pour le futur
L’enseignement à distance s’est développé de manière fulgurante ces deux dernières années.
Or, le système d’éducation a dû récupérer des années de retard en peu de temps sur cette pédagogie en ligne.
«Tout le système politique et celui de l’éducation vont être mieux préparés si une telle situation se produisait une deuxième fois, d’avouer Isabelle Morin. Il restera que l’enseignement à distance va toujours avoir un impact sur l’aspect académique puisque notre système n’est pas fait pour ça.»
La directrice note que certains enseignants vont continuer à utiliser plusieurs des plateformes dont ils ne se servaient pas auparavant. Elle est certaine qu’il y aura un impact positif avec le temps.
Néanmoins, l’enjeu de la gestion familiale persistera puisque pendant le confinement, qui a mené à la valorisation du télétravail, les parents étaient plus disponibles pour leurs enfants.
Si les lieux de travail restent accessibles, mais que les écoles ferment, cela créera un vrai casse-tête pour les parents.
Élèves ukrainiens
Présentement, le CSSL travaille en collaboration avec des organismes mandatés par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’intégration ainsi qu’avec divers partenaires lavallois pour accueillir éventuellement des élèves ukrainiens.
«Nous serons donc en mesure d’accueillir les élèves ukrainiens comme nous l’avons d’ailleurs déjà fait pour d’autres élèves réfugiés arrivés massivement dans nos écoles», d’expliquer M. Volcy.
Soulignons qu’un peu moins de 70% des élèves ont un parent né à l’extérieur du Canada.
Ce n’est pas la première fois que le CSS de Laval recevra des élèves réfugiés. Des équipes de l’organisation ont développé une expertise en la matière.
En outre, plusieurs professionnels sont spécialisés dans l’accueil et l’accompagnement de jeunes ayant vécu des événements traumatiques, comme la guerre.