Avant de vendre son terrain situé au carrefour des autoroutes 13 et 440 à des promoteurs, Luigi Liberatore a dû faire un chèque de 2,7 M$ à Québec pour compenser l’éventuelle perte de milieux humides.
Président et actionnaire majoritaire d’Investissements Elmag, M. Liberatore juge «irresponsable, tyrannique et abusif» le nouveau régime implanté l’an dernier par le ministère de l’Environnement, lequel contribue «à saigner à blanc les investisseurs».
Que le gouvernement désire protéger l’environnement est une chose, qu’il refile la facture aux investisseurs en est une autre, soutient-il, ajoutant que c’est l’ensemble de la population qui devrait être mis à contribution.
«Si Québec nous amène dans ce train-là, il faut qu’il ait les moyens d’en assumer les responsabilités […] Faut que le gouvernement nous rachète les terrains.»
Compliqué
Celui qui dit investir depuis une quarantaine d’années dans l’essor du Québec estime qu’il est «devenu compliqué et dispendieux» d’y faire des affaires.
«Depuis la grande crise financière, il y a 10 ans, c’est strictement l’enfer. On n’a plus aucune considération. On tire dans les jambes de ceux qui veulent faire des choses […] Vous devez passer par un bureau d’ingénieurs pour tout, des microbiologistes, des ci, des ça. Au lieu que le gouvernement travaille pour vous et vous instruise clairement quoi faire pour avancer, il vous met les bâtons dans les roues. C’est ça la réalité du Québec.»
Manque à gagner
Aujourd’hui âgé de 76 ans, l’homme d’affaires évalue à bien plus que 2,7 M$ le manque à gagner dans la transaction de ses terrains bordant l’autoroute 13 au sud de la 440.
Il a d’abord dû renoncer aux 450 000 pieds carrés qui jouxtaient le «drain agricole». À plus ou moins 10 $ le pied carré, la perte de revenus totalise plus de 7 M$, termine celui qui dit avoir toujours payer ses taxes foncières sur l’ensemble de sa propriété, et ce, sans égard au fait que le quart de celle-ci était ni transigible ni construisible.