Mathieu Du Ruisseau, alias «D-Matt», représentera le Canada en breakdance aux Jeux olympiques jeunesse (JOJ), en octobre, à Buenos Aires, en Argentine.
Sélectionné par la Comité olympique canadien (COC) pour sa 7e place aux championnats mondiaux tenus le 20 mai, à Kawasaki, au Japon, D-Matt s’est dit «heureux de pouvoir compétitionner avec les meilleurs jeunes de la planète en format individuel».
C’est la première fois que cette discipline apparaît aux JOJ.
Ce sont 58 garçons et 28 filles qui ont participé à différents duels pour obtenir le laisser-passer octroyé aux 12 ayant le meilleur pointage. Chaque confrontation était séparée en deux performances de 30 secondes environ par athlète.
Après les rondes préliminaires, l’étudiant de cinquième secondaire à l’école Curé-Antoine-Labelle a mérité la faveur des juges, se classant dans les huit premiers et confirmant sa place aux JOJ.
«Je m’étais bien préparé, j’avais étudié les vidéos des autres danseurs pour évaluer le niveau», a renchéri le résident de Sainte-Rose. L’ampleur d’une telle compétition ne lui a pas échappé. Pour financer son voyage, il a procédé à une campagne de socio-financement par Internet.
Top 8
Dans la partie éliminatoire, D-Matt a fait face au japonais Nakari Shigeyuki, surnommé Shigekix, l’éventuel gagnant de l’épreuve.
L’enjeu était plus grand, et le volume de danse doublait: quatre entrées plutôt que deux.
«Ça devient plus difficile physiquement d’enchaîner les danses avec peu de pauses», a expliqué la Lavallois de 17 ans. Tour à tour, les danseurs ont enchaîné jeux de pied et mouvements acrobatiques impressionnants pour aller chercher de précieux points.
«Il avait plus de power moves, des enchaînements en puissance qui plaisent à la foule, fait comprendre l’étudiant. À Laval et Montréal, on mise plus sur les mouvements de pied et la danse.»
Au final, le favori local a mis la main sur la victoire.
Influences
Le surnom D-Matt lui a été donné par l’un de ses professeurs à l’école de danse Rebelles et Vagabonds, dans Chomedey, Zig. À quelques jours d’une compétition, Mathieu n’avait pas de nom de scène.
«D pour Du Ruisseau, Matt pour Mathieu, tout simplement», a-t-il résumé.
Il se dit très inspiré par la scène locale. Parmi ses idoles, les groupes montréalais Fresh Format et Sweet Technique. Il mentionne également les autres membres de son groupe, Style Corruptz, qui lui ont appris les bases du breakdance.
Le niveau est élevé à Montréal, a renchérit l’athlète. Il y a une belle compréhension qui aide les jeunes à se développer.
Son objectif: voyager grâce à la danse et imposer son nom sur la scène internationale dans les prochaines années. Pour ce faire, il s’entraîne tous les jours en équilibre, flexibilité et mouvement.
«On utilise peu d’haltères, ce sont surtout des exercices avec le poids corporel, comme des équilibres sur les mains, a expliqué le jeune homme. Les étirements sont aussi importants que la force, pour éviter les blessures.»
À noter que la Canadienne Emma Misak s’est également qualifiée pour les JOJ.