«Il s’agit d’un investissement hautement stratégique dans une infrastructure au potentiel touristique important», a fait valoir au Courrier Laval le maire, Marc Demers.
D’autant que le cœur de la biotechnologie au Québec bat à Laval, qui a fait des sciences de la vie le plus prestigieux de ses pôles de développement de l’économie du savoir.
En dormance depuis quelques années, ce projet de redéploiement et de relocalisation du Musée Armand-Frappier sur le site du Cosmodôme s’en trouve ainsi officiellement relancé.
Pour la directrice générale du Musée Armand-Frappier, Guylaine Archambault, la récente résolution du comité exécutif scellant la participation financière municipale pourrait bien produire un effet domino du côté des deux paliers de gouvernement supérieur.
À cet égard, les démarches pour obtenir du financement public s’intensifieront à Québec auprès des ministères de la Culture et des Communications et de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie de même qu’auprès de Patrimoine canadien, à Ottawa.
Dans l’éventualité que le Musée obtienne l’enveloppe de 200 000 $, sollicitée via le volet immobilisation, de l’Entente de partenariat régional en tourisme, la contribution attendue des gouvernements totaliserait 3,8 M$.
Revu à la baisse
À hauteur de 17 M$ en 2010, le plan d’affaires visant l’implantation du BioCentre a été sérieusement revu à la baisse au cours de la dernière année.
Les coûts de construction et d’aménagement ont été réduits de plus des deux-tiers pour un budget révisé à 5 M$.
«On a dû faire des concessions en termes d’espaces de diffusion», indique Mme Archambault, qui fait contre mauvaise fortune bon cœur.
Elle recadre aujourd’hui le projet dans une démarche globale de développement durable, où l’utilisation des ressources sera maximisée et l’empreinte écologique d’autant réduite.
«C’est tout à fait en lien avec notre mission, qui est de susciter l’intérêt des enjeux relatifs à la santé humaine et environnementale», ajoute-t-elle.
La refonte du projet a été grandement facilitée par l’ouverture et la collaboration dont a fait montre l’équipe de direction du Cosmodôme, ne manque pas de souligner Guylaine Archambault.
S’il était déjà convenu que le musée des sciences de l’espace partage avec son futur colocataire la rotonde du Cosmodôme, comme espace d’accueil commun, voilà qu’on cèdera l’équivalent de 3000 pieds carrés de locaux existants aux fins exclusives du Centre d’interprétation des biosciences Armand-Frappier.
Quant au nouveau bâtiment, qui se grefferait au Cosmodôme, il occuperait une emprise terrestre d’à peine 6000 pieds carrés.
Le maire Demers voit d’un bon œil le fait de regrouper les deux institutions vouées à la muséologie scientifique dans ce qui deviendra «un pôle ludo-scientifique attrayant à l’échelle métropolitaine et du Québec entier», estime-t-il.
Coûts d’exploitation
Le budget annuel de fonctionnement du futur centre d’interprétation se chiffrerait à 1,5 M$, soit près du double des 800 000 $ qu’exige actuellement l’exploitation du Musée dans le vétuste bâtiment, sis au 531, boul. des Prairies, en bordure de la rivière du même nom.
À la différence près que la direction prévoit élever la part de l’autofinancement de ses activités de 20 à 53 %, notamment en vertu du rehaussement du financement privé provenant de nombreux partenaires, oeuvrant sur le site de la Cité de la biotechnologie et de la santé humaine du Grand Montréal.
À l’heure actuelle, ces sociétés ont versé 500 000 $ dans un fonds dédié à la programmation des 5 prochaines années.
Autre bonne nouvelle: l’administration Demers bonifie de 60 000 $ la subvention annuelle de 150 000 $ qu’il versait jusque-là au budget d’opération du Musée.
Plus de 15 ans
Vers la fin des années 90, Pierre Lapointe, alors directeur général de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), poussait déjà ce projet pour soutenir la promotion des sciences de la vie et la sensibilisation des jeunes au potentiel dont recèlent les carrières en biotechnologie.
Si l’INRS-Institut Armand-Frappier se distingue comme étant le seul établissement universitaire à se concentrer sur la formation et la recherche en maîtrise en doctorat en santé humaine, le Musée Armand-Frappier est également le seul et unique centre canadien dédié à l’interprétation des sciences de la santé, nommément la microbiologie.
Avec l’engagement ferme de Ville de Laval de contribuer à hauteur d’un million de dollars à la relocalisation du Musée Armand-Frappier, les promoteurs derrière le projet n’excluent pas une mise en chantier d’ici la fin 2014.