Le projet du Centre de services animaliers subirait-il le même sort que le complexe aquatique?
Selon La Presse, la Ville aurait été contrainte à mettre le projet sur la glace en raison d’une «explosion des coûts».
À la Ville, on dément l’information, assurant que «le projet respecte toujours l’enveloppe budgétaire de 19 M$».
Cela dit, des 19 M$ budgétés pour cette infrastructure qui aurait normalement dû ouvrir ses porte d’ici la fin de l’année, seulement 710 000 $ ont été dépensés à ce jour.
Des notes internes auxquelles le quotidien a eu accès laissent entendre qu’en juin, le directeur général adjoint (DGA) responsable du dossier, Clément Bilodeau, souhaitait tenir rapidement une rencontre avec les élus municipaux pour faire le point sur la situation. Toutefois, la crise politique qui allait secouer l’Hôtel de Ville à la fin du printemps a fait en sorte que cette présentation soit remise aux calendes grecques.
Selon un compte rendu d’une rencontre à laquelle prenait part le DGA à la fin du mois de septembre, la Ville plancherait «activement sur le nouveau modèle», lequel serait connu «d’ici les Fêtes», révèle La Presse.
2e grand projet suspendu
Le chef de l’opposition officielle, Michel Trottier, a réagi en rappelant qu’il s’agissait d’un second grand projet suspendu en peu de temps.
Le mois dernier, après quatre mois de réflexion, le comité exécutif annulait l’appel d’offres lié à la construction du complexe aquatique, rejetant du coup les trois soumissions reçues au printemps dernier.
Le maire Marc Demers affirmait alors que la Ville était toujours déterminée à se doter d’un complexe aquatique, mais pas à n’importe quel prix.
Rappelons qu’à 81,2 M$, la plus basse soumission pour le volet construction faisait gonfler de près de 50 % le coût total estimé par la Ville.
«Le problème d’évaluation est extrêmement préoccupant et les élus n’en sont pas informés, déplore M. Trottier. Le Bureau des grands projets et le maire de Laval doivent démontrer rapidement une plus grande transparence, c’est la gestion de l’argent public qui est en jeu.»
Le leader de l’opposition se dit d’autant inquiet que ces projets en suspens visent à répondre à «des besoins urgents», compte tenu de la refonte du règlement entourant la gestion animalière et du déficit en matière de piscines intérieures sur le territoire, dit-il.
Trottier suggère par ailleurs que l’on tire profit de cette situation et que l’on «repense ces projets de manière à offrir des services mieux répartis sur le territoire».
Historique
Le projet de Centre de services animaliers est apparu pour la première fois sur l’écran radar à la fin 2012, figurant parmi les faits saillants du dernier programme triennal d’immobilisations (PTI) du régime Vaillancourt.
Deux ans plus tard, au budget 2015, le projet refaisait surface avec, cette fois, une prévision budgétaire que la Ville chiffrait à 14 M$.
Puis, à l’automne 2016, lors d’un point de presse, le maire Marc Demers annonçait l’octroi d’un mandat professionnel à la firme Bisson Fortin Architecture + Design. Celle-ci se voyait confier l’actualisation du programme fonctionnel et technique réalisé en 2013, mais également l’élaboration d’un concept définitif du nouveau centre, la réalisation des plans et devis et la préparation des documents d’appel d’offres pour la construction et surveillance des travaux. Une somme de 15,3 M$ était désormais réservée au PTI 2016-2018.
«Le Centre de services animaliers s’inscrit dans les grandes priorités pour Laval», avait déclaré le maire qui en prévoyait l’inauguration dans le parc industriel autoroutier A-25 en décembre 2018.