Les associations du secteur de la construction d’infrastructures, de pavage et d’entretien routiers font front commun pour urger la fin de la grève des ingénieurs de l’État.
Cela comprend Bitume Québec, l’Association des constructeurs de routes et des grands travaux du Québec (ACRGTQ) et l’Association québécoise des entrepreneurs en infrastructure (AQEI).
Ces regroupements estiment que «les dommages collatéraux du conflit sont en voie de plomber pour plusieurs années tout un pan de l’économie québécoise». À titre d’exemple, les ingénieurs n’assurent plus la supervision des chantiers depuis le 22 avril, ce qui paralyse les travaux routiers et projets d’infrastructures partout au Québec.
«Les pertes économiques directes et indirectes subies par nos membres assèneront un véritable coup de massue à la santé financière des entreprises, précise Steeve Gonthier, président de l’ACRGTQ, par voie de communiqué. Plusieurs ne pourront se relever que très péniblement de tels dommages.»
Il ajoute que plusieurs membres envisagent d’avoir recours aux tribunaux pour réclamer des mesures compensatoires au gouvernement du Québec. Elles pourraient totaliser des dizaines de millions de dollars à raison de 6 à 10M$ par jour de conflit.
Les trois associations appellent l’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec et le gouvernement provincial à penser également aux entreprises, aux travailleurs et à leurs familles qui risquent aussi d’écoper de la situation, de même qu’aux usagers-contribuables qui, en plus de subir les répercussions directes de cette déplorable situation, sont privés de l’amélioration d’un réseau routier qui éprouve pourtant des besoins criants de réparation.
«Dans notre seul milieu du pavage et de l’entretien des routes, ce sont 15 000 travailleurs qui risquent de se retrouver au chômage de façon imminente, à coup de vagues de mises à pieds successifs de 5 000 personnes à la fois», estime Tytus Zurawski, président de Bitume Québec.
«Nos entreprises ne peuvent plus tolérer l’incertitude et soutenir plusieurs chantiers inactifs qui engendrent des pertes financières majeures. Plus le conflit perdure, plus il y aura de longs et couteux processus de réclamations à mener. Clairement, la situation actuelle est insoutenable et les parties doivent s’entendre», conclut le président du conseil d’administration de l’AQEI Frédéric Cliche. (N.P.)