Selon une nouvelle étude de Paiements Canada, plus d’un Canadien sur dix a été victime de fraude de paiement au cours des six derniers mois.
Ce résultat indique des tendances similaires d’une année à l’autre (13% en 2024 comparativement à 14% en 2023).
Les préoccupations liées à la fraude et au cyberrisque ont une incidence sur les comportements de paiement de nombreux Canadien.ne.s qui hésitent à payer des factures, car ils se demandent si elles sont légitimes ou s’il s’agit d’une fraude potentielle.
La prévalence de la fraude et des cyberincidents a des répercussions sur les préférences et les comportements en matière de paiement de plus de la moitié des Canadiens (54%), notamment sur les personnes avec qui ils effectuent des transactions, ainsi que sur la façon de les faire et l’endroit.
Comportements soulevés
Près d’un Canadien sur trois (32%) a de la difficulté à distinguer les communications liées aux paiements reçues par téléphone ou par courriel qui sont légitimes de celles qui sont une escroquerie potentielle.
Plus d’un Canadien sur cinq (22%) est d’avis qu’il risque de manquer un paiement de facture, parce qu’il évite de répondre à des communications liées aux paiements en craignant une escroquerie.
Les opérations non autorisées figurant sur un relevé bancaire ou de carte de crédit (38%), les usurpations d’identité (34%) et la fraude par carte de crédit (18%) sont les trois principaux types de fraudes dont sont victimes les citoyen.ne.s canadiens.
Variantes selon l’âge
Les jeunes Canadien.ne.s (de 18 à 34 ans) étaient beaucoup plus susceptibles que les Canadien.ne.s d’âge moyen (de 35 à 54 ans) et les Canadien.ne.s plus âgés (plus de 55 ans) d’avoir récemment été victimes d’une fraude de paiement initié par le payeur autorisé (29% contre 2% et 6%, respectivement).
La fraude de paiement initié par le payeur autorisé désigne les situations où des criminels manipulent leurs victimes afin qu’elles effectuent des paiements ou transmettent des renseignements personnels sous des prétextes mensongers.
Souvent, les fraudeurs se présentent comme une entreprise ou un organisme gouvernemental légitime bien connu pour gagner la confiance de leur victime.
L’expression «payeur autorisé» est utilisée pour ces escroqueries, car celles-ci dépendent du fait que la victime transfère de l’argent de son plein gré.
Étant donné que les jeunes Canadien.ne.s sont plus susceptibles d’envoyer ou de recevoir de l’argent d’un ami ou d’un membre de leur famille sur les plateformes de médias sociaux (comme Instagram, WhatsApp et Messenger) et d’utiliser régulièrement d’autres modes de paiement électronique que les cartes de crédit et les cartes prépayées comparativement à d’autres groupes d’âge, leur exposition globale au risque de fraude de paiement initié par le payeur autorisé est plus élevée.
Incidents rapportés
Pour les répondant.e.s qui ont été victimes d’une fraude de paiement au cours des 6 derniers mois, 46% des incidents ont mené à une perte de 500$ ou moins, 13% à une perte de plus de 500$ et 37% n’ont pas causé de perte d’argent, mais ont entraîné le vol de données financières personnelles.
La majorité (85%) de ceux qui ont été victimes de fraude de paiement avec perte d’argent au cours des 6 derniers mois l’ont signalé à leur institution financière.
Parmi ceux qui ont été victimes de fraude de paiement au cours des 6 derniers mois, les Canadien.ne.s plus âgés (55 ans et plus) étaient beaucoup plus susceptibles que les jeunes Canadien.ne.s (18 à 34 ans) de déclarer qu’aucune somme n’avait été volée, mais que les données personnelles et financières l’avaient été (9% des cas contre 24%, respectivement). Les jeunes Canadien.ne.s étaient beaucoup plus susceptibles que les Canadien.ne.s plus âgés de déclarer avoir perdu de l’argent (74% contre 50%, respectivement).
Prudence
La plupart des Canadien.ne.s qui ont participé au sondage (79%) limitent la quantité de renseignements personnels qu’ils communiquent en ligne et ne les fournissent qu’au besoin.
De plus, 70% des Canadien.ne.s n’achètent en ligne qu’à partir de sites fiables. Lors de l’achat ou de la vente d’articles en ligne sur des sites de marché entre particuliers (par exemple Kijiji ou Craigslist), 51% des Canadien.ne.s s’en tiennent aux transactions locales et en personne et 38% utilisent des services de paiement sécurisés comme Virement Interac ou PayPal.
Le nombre de Canadien.ne.s qui utilisent l’authentification en deux étapes pour accéder à leurs comptes a augmenté d’une année à l’autre (65% en 2024 contre 50% en 2021).
Améliorations
Malgré les mesures que prennent les Canadien.ne.s, on peut encore faire mieux.
La proportion de Canadien.ne.s qui disent conserver leurs mots de passe sur leur téléphone intelligent, leur ordinateur, leur ordinateur portatif, dans leurs courriels ou sur un carnet de notes est passée de 31% en 2021 à 35% en 2024. De plus, 19% des Canadien.ne.s ont tendance à utiliser le même mot de passe pour tous leurs comptes.
Les jeunes Canadien.ne.s sont beaucoup plus susceptibles que les autres groupes d’âge de conserver leurs mots de passe sur leur téléphone intelligent ou leur ordinateur personnel, dans leurs courriels ou sur un carnet de notes (41%), et d’utiliser le même mot de passe pour tous leurs comptes (28%).
Plus d’un jeune Canadien sur dix (12%) a même fourni ses renseignements personnels et bancaires par courriel ou message texte.
Méthodologie
Un total de 1500 Canadien.ne.s ont été interrogés en ligne du 26 février au 8 mars au moyen du panel en ligne de Léger.
La marge d’erreur pour cette étude était de plus ou moins 2,5%, 19 fois sur 20. (C.P./IJL)