Les pompiers du Service de sécurité incendie de Laval (SSIL) faisaient partie des principaux intervenants à se rendre sur les lieux du drame de la Garderie Éducative Ste-Rose pour venir en aide aux victimes et sinistrés de cette tragédie.
Quelques jours après les événements, le Courrier Laval les a rencontré afin de revenir sur les différentes étapes de cette journée forte en émotion.
Arrivée
À titre de premiers répondants, les pompiers sont arrivés très rapidement au 2, Terrasse Dufferin. Ils ont établi un périmètre de sécurité de près de 500 mètres autour de la scène, se concentrant sur le bâtiment et les jeunes à l’intérieur de celui-ci.
«À leur arrivée, les pompiers s’occupent de stabiliser la structure [qui était affectée par l’impact de l’autobus] en même temps que d’aller auprès des victimes, explique Patrick Taillefer, directeur au SSIL. Ils s’assurent aussi d’avoir une liste pour le dénombrement afin de s’assurer que tout le bâtiment soit évacué.»
Certains enfants étaient malheureusement pris sous l’autobus et il fallait ainsi déplacer l’engin de façon sécuritaire.
«On s’est rendu compte qu’il était toujours fonctionnel, donc il était possible de le faire bouger, note le chef aux opérations qui s’occupe des premiers répondants, Renaud Le Bel. C’est une configuration très technique. Ça prenait un superviseur de la [Société de transport de Laval] qui l’a reculé de quelques centimètres.»
Sortie
Les pompiers lavallois se sont ensuite enquis de la capacité des intervenantes de la garderie à les aider dans le processus d’évacuation. «Elles ont été extraordinaires», affirme M. Le Bel.
Ensemble, ils ont habillé les enfants et préparé le nécessaire pour le reste de la journée.
«Avec la neige, la seule sortie sécuritaire était l’entrée principale, poursuit Renaud Le Bel. Nous avons installé des bâches pour cacher la scène, puis sorti les enfants. On attirait leur attention sur les camions et gyrophares.»
L’objectif était de donner l’impression aux enfants en santé qu’ils faisaient une sortie. Des autobus allaient venir les chercher pour les mener à l’école du Parc, située à moins d’un kilomètre.
«On a dû attendre quelques minutes avant leur arrivée, donc on en a profité pour sauter dans la neige avec eux, poursuit M. Le Bel. C’est plus facile de détourner leur attention quand ils ont cet âge.»
«J’ai reçu des témoignages le lendemain et les parents nous disaient que leur enfant pensait avoir fait une sortie avec les pompiers, ajoute Patrick Taillefer. Ils nous remerciaient qu’ils aient vécu une de leur plus belle journée malgré la situation particulière.»
Rappelons que, pendant ce temps, six tout-petits étaient malheureusement transportés dans des centres hospitaliers des régions de Laval et Montréal pour être soignés. Deux étaient décédés.
Soutien
À leur arrivée à l’école, les jeunes ont été mis dans un gymnase pour faire différentes activités. Les parents étaient plutôt orientés vers une classe pour être informés des procédures sans toutefois avoir plus de précision sur l’état de leur enfant respectif.
«Ça peut paraître cruel, mais on ne voulait pas que les parents retrouvent les enfants un à un et laisser ceux des victimes seuls dans le gymnase à comprendre ce qui se passait, explique Renaud Le Bel. On s’assurait de leur donner des nouvelles positives.»
Des intervenants d’Urgence Sociale Laval étaient également sur place pour aider les familles plus ébranlées.
«Nous avons aussi donné des premiers soins psychologiques aux pompiers et policiers qui pouvaient en avoir de besoin lorsque l’adrénaline était retombée, assure le chef aux opérations des premiers répondants. […] On a créé une atmosphère confortable pour eux.»
Réussite
Dans l’ensemble, le SSIL est ainsi très satisfait du bon déroulement des procédures. Des rencontres seront tout de même organisées avec les policiers, urgences sociales et paramédics pour faire une rétrospective des événements.
«C’est désormais le volet criminel qui s’ajoute pour la police. De notre côté, on va plutôt s’assurer que tous les véhicules sont revenus en service et que l’équipement est fonctionnel pour les prochaines situations», complète M. Taillefer.