Le mardi 13 juin, Sonia Bélanger, ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, était de passage à la Société Alzheimer Laval, où la directrice générale de l’organisme a lancé un cri du cœur lié à la précarité financière de son organisme.
À l’arrivée de la ministre dans l’établissement situé à Vimont, la gaieté était présente sur tous les visages, invités comme résidents alors qu’un chansonnier jouait dans l’aire commune au grand plaisir des personnes aînées.
En voyant les installations et rencontrant quelques résidents, la ministre Bélanger s’est émerveillée du milieu de vie de qualité offert aux résidents.
«C’est un exemple de ce qu’on doit faire avec le vieillissement de la population», a-t-elle déclaré.
Après la visite, le petit groupe s’est attablé pour discuter des enjeux de l’organisation.
Situation financière
Avec un revenu annuel prévu de 1 810 402$ pour l’année 2022-2023, la Société devrait déclarer un déficit de plus de 300 000$.
«Avec ce déficit d’opération, ça nous donne 22 mois de survie, avant de couper nos services. constate Alexie Deschênes, directrice générale de la Société Alzheimer Laval. C’est assez critique.»
Comme la plupart des organismes à but non-lucratif, la grande majorité des revenus est assurée par des subventions, soit 78%.
Or à ce jour, aucun financement n’est récurrent. Tout est à recommencer chaque année. Difficile de planifier à long terme sans pérennité financière.
Réalité lavalloise
Il y a présentement environ 8700 personnes qui sont atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’un trouble neurocognitif à Laval. La croissance des cas est estimée à 66% d’ici 2032.
Comme une personne atteinte mobilise une à trois proches aidant.e.s, tous ces gens totaliseront approximativement 8,7% de la population régionale dans moins de 10 ans.
La Société se prépare donc à encaisser une vague imposante de cas, d’autant plus que plusieurs personnes ne sont toujours pas diagnostiquées à Laval.
Par ses 5 services principaux, dont l’hébergement et le répit, la Société Alzheimer Laval dessert actuellement moins de 900 personnes. Les listes d’attente de l’organisme comptent déjà des centaines de citoyen.ne.s.
«Vous avez les conditions pour continuer d’augmenter [vos services], en autant que vous ayez les ressources nécessaires», constate la ministre.
Souhaits
La rencontre s’est terminée en une présentation des recommandations de l’organisme afin de répondre adéquatement aux besoins futurs.
Mis à part le financement récurrent, force est de constater que les espaces physiques de la Société lavalloise ne sont pas assez vastes pour répondre aux demandes présentes et futures, surtout les besoins en service de répit.
Il y a un terrain assez important derrière le bâtiment de l’organisme et la directrice a soulevé qu’avec le financement nécessaire, cet espace pourrait être le berceau d’une deuxième maison dédiée entièrement au répit.
Outre ce deuxième bâtiment, la Société aimerait mettre sur pied un second point de service dans l’ouest de la ville pour bonifier l’accessibilité à ses services et améliorer l’offre à la population allophone.
La ministre déléguée à la Santé et aux aînés a conclu sa visite en recommandant à la région d’avoir une concertation en matière de santé.
«Ce que je souhaite, c’est que tous les acteurs s’assoient pour développer une table permanente afin d’avoir un plan de match annuel, de préciser Sonia Bélanger. Chaque territoire de CIUSSS et CISSS devrait avoir sa grande concertation coordination organisée; j’appelle ça l’écosystème du vieillissement.»