Le maire Stéphane Boyer s’est engagé à entreprendre une démarche visant à revoir la planification du secteur voisinant avec le site où s’implantera le complexe Trudel Studios.
À la séance du conseil municipal du mardi 6 février, une recommandation sera déposée à l’effet d’en confier le mandat à la direction générale.
En assemblée extraordinaire le 30 janvier, M. Boyer répondait en quelque sorte à Alexandre Choquet, biologiste du Conseil régional de l’environnement (CRE) de Laval. Quelque 30 minutes plus tôt, l’environnementaliste réclamait «une planification détaillée du secteur Val-des-Ruisseaux, qui respecte la capacité de support des écosystèmes, en reconnaissant notamment que la gestion écologique et durable des eaux pluviales fait partie intégrante du concept d’écoquartier».
Double objectif
Le plus haut fonctionnaire de la Ville, Benoît Collette, et son équipe auront ainsi à prendre en considération les préoccupations citoyennes exprimées lors de la consultation entourant le changement d’affectation d’un vaste terrain qui permettra l’exploitation de méga-studios de cinéma en bordure de l’avenue Marcel-Villeneuve à l’est de l’autoroute 25.
«Si un projet de cette envergure présente des bénéfices majeurs, je comprends que cela puisse aussi soulever des préoccupations», a reconnu le maire au lendemain de l’adoption des modifications réglementaires au schéma d’aménagement.
Le mandat a pour double objectif d’assurer une «intégration harmonieuse avec le quartier résidentiel» projeté au sud du site industriel nouvellement créé et de réviser l’«approche» municipale en matière de «mise en valeur» et de «protection du secteur agricole avoisinant».
«Évidemment, je vais souhaiter que cette révision puisse se faire en consultant, en amont, les citoyens sur les besoins du secteur», a mentionné Stéphane Boyer, soulignant au passage les «questions fort pertinentes soulevées» en consultation publique.
Nouveau chantier de réflexion
Le débat des dernières semaines a également incité le maire de Laval à «lancer un nouveau chantier de réflexion» quant à l’avenir des terres en culture situées à l‘extérieur du périmètre de la zone agricole permanente. Sans protection, ces terres cultivées en zone blanche couvrent plus de 200 hectares dans le seul secteur de Saint-François. Jusqu’en 2020, c’était d’ailleurs le cas du site qui accueillera la future cité du cinéma.
«Monsieur le maire a dit que cette consultation lui a permis de faire sa sortie publique de la semaine dernière, a indiqué la conseillère de Parti Laval, Louise Lortie. Il annonce même ce soir [mardi 30 janvier] un nouveau chantier de réflexion sur les terres agricoles pour peut-être augmenter la superficie des terres cultivées à Laval et agrandir le territoire protégé. [Il] me semble que la première affaire que tu ne fais pas, c’est d’enlever 2,2 millions de pieds carrés de terres qui ont déjà été cultivées. J’ai de la misère à comprendre».
Quelques minutes plus tard, elle et son collègue Claude Larochelle votaient contre la modification au schéma d’aménagement qui allait être entérinée à 15 voix contre 2. «C’est un bon projet, mais pas au bon endroit», ont-ils maintenu en évoquant la cité du cinéma.