Malgré un bilan plus positif dans les centres d’hébergement et milieux de vie, le Dr Jean-Pierre Trépanier, directeur de la santé publique de Laval, estime que la deuxième vague a été plus difficile que la première dans la région.
«La deuxième vague s’étend sur une plus longue période, mais le sommet de cas a tout de même été plus important que lors de la première vague, explique-t-il. Bien sûr, il n’y a pas eu la charge émotive et la région a été moins endeuillée, mais ç’a quand même été assez éprouvant sur le réseau.»
Il note que la baisse de cas actifs semble avoir atteint un plateau à la mi-février. Depuis, le nombre varie entre 700 et 800 personnes porteuses du virus sur l’île Jésus.
«La deuxième vague s’est traduite par une transmission communautaire plus large du fait que les écoles ont été réouvertes et que les travailleurs sont retournés dans leur milieu, précise-t-il. Comme ce fut le cas avec les centres d’hébergement dans la première vague, Laval a été la région la plus touchée dans ces deux milieux.»
Adaptation
Au cours de l’automne, une certaine accalmie du nombre de cas détectés sur le territoire lavallois a permis de mettre en place différentes mesures et installations qui se sont avérées essentielles pour faire face à la seconde vague.
«Il y a beaucoup d’interventions qui ont été faites en amont pour le dépistage sur une base périodique de nos employés, ce qui permettait de détecter les premiers cas et de limiter la contagion dans les unités touchées, ajoute le directeur de la santé publique de Laval. On a aussi mis en place un centre de soins non traditionnel à l’aréna Cartier pour créer des zones chaudes et isoler les gens atteints de la COVID-19.»
Dr Trépanier note d’ailleurs que Laval a été à l’origine de plusieurs innovations au cours de cette première année de pandémie. Il pense notamment à la capacité à dépister systématiquement des employés et résidents en CHSLD.
Dépistage
Une autre innovation lavalloise est l’utilisation des tests de dépistage par voie salivaire. La santé publique de Laval a soutenu l’initiative de ses microbiologistes et cela a permis d’avoir une meilleure adhésion de la population pour le dépistage.
«Encore aujourd’hui, Laval dépiste pratiquement plus que toutes les autres régions du Québec, affirme Jean-Pierre Trépanier. Cette semaine, on bat des records en termes d’affluence de dépistage. Les gens apprécient ce test moins invasif et moins contraignant.»
Cette façon de procéder a mené à la remise de trousses de dépistage individuelles dans les écoles lavalloises à la suite d’un projet-pilote initié en décembre.
Pour la santé publique, cette pratique s’avérera importante dans le contexte actuel, puisque la transmission devrait se poursuivre majoritairement dans les écoles tant que les vaccins ne pourront être offerts aux plus jeunes.
Vaccination
Rappelons que l’opération de vaccination de la population générale a débuté le jeudi 25 février dans la région. Selon Dr Trépanier, celle-ci se déroule très bien.
«On utilise toujours toutes les doses que nous recevons, estime le directeur de la santé publique de Laval. On a dépassé les 50 000 doses administrées cette semaine. Ça commence à être un nombre intéressant, même si ce n’est pas toutes les clientèles qui ont pu recevoir une dose jusqu’à maintenant.»
Il corrobore les propos du gouvernement du Québec qui souhaite être en mesure d’offrir une première dose du vaccin à tous les Québécois qui le désirent d’ici la fin juin.
«Il y a de l’espoir devant nous, conclut-il en y allant d’une analogie sportive. Nous sommes dans la dernière période de la pandémie et l’adhésion de la population à la vaccination fera pencher celle-ci vers une fin de match en temps réglementaire ou prolongation.»