Le Centre intégré de cancérologie de Laval (CICL) a acquis un nouvel accélérateur de particules pour mieux traiter ses patients.
Depuis le 20 décembre, environ 35 patients ont pu bénéficier du nouvel outil qui réduit les effets négatifs de la radiothérapie tout en accélérant la durée des traitements.
En cancérologie, la radiothérapie vise à bombarder d’électrons ou de photons des cellules cancéreuses pour les détruire.
«Le principe est d’envoyer un agent qui va donner des mutations aux cellules cancéreuses pour les tuer, explique Fadi Hobeila, chef physicien médical du CICL. Leur cycle de vie est très rapide, elles ne seront pas capables de se régénérer. On compte sur le fait que les cellules cancéreuses vont être plus affectées que les cellules saines qui ont un cycle de vie plus long.»
«La machine accélère les électrons proches de la vitesse de la lumière, continue Frédéric Girard, physicien au CICL. Ça permet de donner plus de doses, tripler ou quadrupler la dose envoyée en une minute.»
L’outil permet aussi de modifier la forme des rayons envoyés sur le corps.
«Cela réduit le risque pour les tissus sains, précise Frédéric Girard. Ce traitement dynamique va permettre d’augmenter la dose envoyée à la tumeur. Ça permet de mieux épargner les patients. Ça rend le traitement plus tolérable.»
Dans la prochaine année, il sera possible d’augmenter la dose de rayons administrés et diminuer le nombre de traitements.
Processus long
Avant qu’un patient puisse bénéficier de ce nouvel outil, il faut une grande préparation. Chaque patient est analysé en profondeur par imagerie médicale.
Ainsi, l’équipe soignante peut voir exactement comment la tumeur est placée et l’attaquer avec précision.
«Les technologues en radio-oncologie dessinent les organes et le système de plan de traitement crée le chemin des ondes, explique Frédéric Girard. On vérifie le placement avant chaque intervention.»
Voir dans le futur
L’équipe de physique médicale a des projets pour améliorer son offre de services.
«Ce qu’on va pouvoir faire, ce sont les traitements en inspiration profonde du sein gauche», affirme Fadi Hobeila.
C’est un traitement spécifique pour les patientes atteintes du cancer du sein du côté du cœur. Le programme vise à ne toucher que la tumeur quand la patiente retient sa respiration.
Un autre projet de traitement vise les personnes aux prises avec un cancer des poumons. La machine adaptera le traitement au cycle respiratoire du patient incapable de retenir son souffle.
En ce moment, toutes ces personnes sont redirigées vers le Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM).
«On serait capable d’augmenter la clientèle. C’est important parce qu’ici, on a une augmentation de 10% des cas de cancer pour la population de Laval et des Basses-Laurentides. Alors que dans la population générale, c’est une augmentation de 2% par année», conclut Fadi Hobeila.