La formation canadienne masculine, qui inclut les gymnastes lavallois Félix Dolci et William Emard, a terminé au 10e rang du concours général par équipe lors des Championnats du monde 2022.
Avant de partir, l’équipe s’était fixée l’objectif de réaliser un top-12, ce qui serait nécessaire lors des Mondiaux 2023 pour obtenir une qualification olympique.
«Nous avions aussi un sous-objectif de faire un top-8 pour atteindre la finale de la compétition, note Dolci. Nous ne l’avons pas réalisé, mais c’était très proche en termes de pointage malgré les défis.»
En effet, le groupe de gymnastes n’a pas été épargné par les blessures. L’un des athlètes qui devait prendre part à la compétition s’est blessé à la cheville lors de la préparation. Cela forçait les trois athlètes participant aux épreuves du sol et au saut à obtenir un bon résultat, puisqu’il allait être assurément compté dans le total canadien.
«De mon côté, je suis en retour progressif avec mon biceps qui était partiellement déchiré, ajoute Emard. Généralement, je fais les six engins et j’offre une grosse contribution à l’équipe. Là, j’en faisais juste trois. On est donc vraiment contents d’avoir fait le top-10.»
Ce résultat est d’ailleurs le meilleur de l’équipe masculine aux Championnats du monde depuis l’édition de 2006.
«Ça nous donne une motivation et un certain momentum pour tenter de se qualifier pour les Jeux olympiques l’année prochaine, poursuit le gymnaste de Vimont. J’étais là en 2019 quand on a essayé de qualifier l’équipe pour Tokyo. C’était l’une de mes pires sensations à vie. Je ne veux pas revivre ça. On va tout donner.»
«Tout se jouera aux Championnats du monde 2023 pour le Canada, croit aussi Dolci. C’est le moment attendu et on va tout faire pour avoir un laissez-passer. Il y aurait d’autres façons de s’y rendre individuellement, mais je ne veux pas l’envisager.»
Retour graduel
En plus du volet par équipes, Emard a respectivment terminé aux 20e et 93e rangs des épreuves au sol et du cheval d’arçons.
«Je n’étais pas totalement satisfait pour être honnête, explique-t-il en parlant de sa routine au sol. Il y a http://courrierlaval.com/dolci-championnats-monde-gymnastique-laval/deux ou trois lignes que je suis capable de faire de façon parfaite. Avec la nervosité et l’adrénaline, j’étais un peu plus énergique et je n’ai pas fait la réception comme je le voulais. Je visais une finale à cet engin.»
Il se dit tout de même fier du résultat lorsqu’il repense à la dernière année qui a été difficile sur le plan personnel.
«À un moment donné, j’ai complétement shut down mentalement, se remémore-t-il. J’ai arrêté de pratiquer mon sport pendant un mois et demi. Je ne savais pas trop ce que j’allais faire avec ma carrière. Mon entraîneur et ma famille m’ont fait confiance. Ils ont compris que je voulais juste prendre du repos et analyser la situation.»
Il est ensuite retourné graduellement à l’entraînement, juste à temps pour participer aux Championnats du monde auxquels il craignait d’empirer sa blessure.
«Pour le moment, je n’ai aucune autre compétition prévue avant la mi-janvier. Je vais essayer d’ajouter un quatrième engin à ma routine, puis un cinquième d’ici mars. Je veux terminer l’année en revenant aux anneaux», complète-t-il.
Ajuster le tir
«J’espérais faire la finale du concours complet et même de certains appareils, affirme le gymnaste de Sainte-Rose. Je ne mentirai pas que c’était décevant, mais j’en sors extrêmement grandi. Je retiens ce qui a moins bien été pour ajuster le tir.»
Le Lavallois ne prendra d’ailleurs pas de période de repos. Il participera à deux circuits européens de gymnastique en Allemagne et en France d’ici la fin 2022.
«La plus belle chose de ces compétitions, ce sont les gens que tu rencontres, estime-t-il. Dans mon équipe allemande, j’ai la chance de côtoyer d’anciens champions olympiques. Je les voyais à la télévision et maintenant je m’entraîne avec eux. Ce sont des moments magiques.»