Un regroupement d’organismes de santé demande au ministre des Finances, Éric Girard, de mettre en place des mesures fiscales afin de ralentir la prolifération des maladies chroniques associées à la consommation des produits nuisibles pour la santé.
Lesdits produits néfastes incluent les cigarettes, les boissons sucrées et les produits de vapotage.
Ce sont 76% de la population québécoise qui serait aussi d’accord pour une augmentation des taxes sur les produits néfastes à la santé, selon un sondage Léger réalisé en décembre 2020.
Réduire l’afflux
La pandémie a mis en évidence la fragilité du système de santé du Québec par un afflux important de patients dans les hôpitaux.
Le regroupement croit donc que des stratégies doivent être mises en place pour diminuer le nombre d’hospitalisations futures.
Près de 50% du budget provincial est destiné à financer le fonctionnement du système de soins.
«Ces mesures ont fait leurs preuves ailleurs sur la planète et ont été recommandées à de multiples reprises par les autorités de santé publique» indique Kevin Bilodeau, directeur des relations gouvernementales de Cœur + AVC.
Coûts importants
Guy Desrosiers, chef de la direction de l’organisation Capsana qui a pour mission d’aider les individus à devenir acteurs de leur santé, explique que la santé de la population est une ressource économique précieuse.
Une personne ayant plusieurs maladies engendre de coûts de 4822$ par année, sans compter les visites régulières des installations hospitalières et diminue sa contribution à la société.
En revanche, une personne en santé coûte environ 544$ annuellement.
C’est pourquoi M. Desrosiers insiste sur le fait d’investir en prévention des maladies chroniques est essentiel.
Impacts du tabagisme
Le tabac tue de 13 000 Québécois chaque année, soit près de 20% de tous les décès de la province. De plus, 27% des consultations infirmières sont destinées aux personnes consommatrices de tabac.
Bien que la taxe sur le tabac rapporte 900 millions de dollars, les fumeurs coûte aux Québécois 2,5 milliards de dollars par an.
«Le Québec est bon dernier en matière de taxation du tabac par rapport aux provinces canadiennes, déclare Annie Papageorgiou, directrice générale du Conseil québécois sur le tabac et la santé. Nous sommes à 15$ de moins que l’Ontario quant à la taxation et 30$ de moins que la moyenne canadienne.»
Si le ministre des Finances choisit de taxer le tabac au même prix que l’Ontario, le Québec pourrait générer, en 5 ans, près de 2 milliards de dollars en revenus supplémentaires.
Outre le tabac, l’explosion du vapotage chez les jeunes demeurent préoccupante pour de nombreuses organisations.
L’application d’une taxe spécifiques sur les cigarettes électroniques combinée à une augmentation de la taxe sur le tabac éviterait la création d’une nouvelle génération de fumeurs.
Taxe sur les boissons sucrées
Selon l’Institut national de la santé publique du Québec, le quart des adultes rapporte une augmentation de la consommation de malbouffe depuis le début de la pandémie.
Le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, le syndrome métabolique et les problèmes dentaires en sont des conséquences.
L’instauration d’une taxe de 20¢ par litre sur les boissons sucrées permettrait de générer plus de 50 millions de dollars par année.
Elle pourrait être réinvestis dans des programmes d’accès aux aliments sains, par exemple.
«Les boissons sucrées sont des produits non essentiels omniprésents qui bénéficient d’un marketing intensif qui cible surtout les jeunes», souligne Corinne Voyer, directrice de la Coalition québécoise sur la problématique du poids. (J.B.)