Manque de terrains, lignages effacés et absence d’infrastructures permanentes. L’Association régionale de pickleball de Laval (ARPL) dresse un dur bilan des installations de la région permettant la pratique de ce sport.
«Ce n’est pas important le pickleball pour l’administration lavalloise, estime le président de l’ARPL Pierre Bastien. On doit faire une demande écrite pour convenir des règles de lignage et elles ne sont pas respectées. […] En plus, ça s’efface et on ne les repeinture pas. On doit se débrouiller, car il n’y a aucun sérieux dans ce dossier.»
À titre d’exemple, Pierre Bastien cite les terrains de l’école secondaire Horizon Jeunesse. Les lignes y ont été peinturées de couleur bleu pâle et mesurent quatre pouces de large, alors qu’elles devraient être blanches et d’une largeur de deux pouces.
Plusieurs problématiques ont été constatées sur les terrains de pickleball de la région, dont du lignage inadéquat ou effacé, ainsi que des bandes et portes manquantes pour bloquer les balles sur les surfaces polyvalentes. (Photos gracieuseté)
«Certains enjeux de conformité ont effectivement été observés sur des plans de lignage dans les premières expérimentations d’aménagement de terrains, concède Jonathan Lévesque, conseiller aux affaires publiques à la Ville de Laval. Plus récemment, les lignages effectués respectent les plans et normes pour la vocation récréative des terrains.»
La Ville dit aussi rencontrer «régulièrement les responsables de l’Association régionale de pickleball de Laval afin de les tenir informés des démarches en cours», ce que réfute l’organisation sportive.
«Nous envoyons des documentations pour faire respecter les dimensions, mais nous sommes toujours inquiets, note le trésorier de l’ARPL Benoît Barrette. Nous offrons même notre collaboration pour être présents lors du lignage, mais on ne m’a jamais rappelé.»
Parmi les autres problématiques mentionnées par l’ARPL, notons un asphalte en très mauvais état, un manque d’espace entre les lignes de fond et bandes des patinoires des terrains se trouvant sur des surfaces polyvalentes, ainsi que des problèmes d’accumulation d’eau sur les surfaces.
«Nous faisions partie d’une ligue intercité organisée l’été dernier, détaille l’ex-présidente de l’ARPL et vice-présidente de Pickleball Québec Mina Oskoui. À tour de rôle, les clubs s’invitent. Chaque fois que ç’a lieu chez nous, nous sommes gênés.»
Terrains disponibles
Selon l’association régionale, le plus gros problème réside toutefois dans le manque de terrains disponibles. Elle évalue qu’il y a 21 terrains répartis dans cinq parcs: Louis-Durocher (5), Kennedy (4), Saint-Martin (4), Saint-Maurice (4) et Horizon Jeunesse (4).
La Ville de Laval estime plutôt que le total atteindra 51 terrains d’ici la fin de l’été avec des ajouts dans les parcs Lausanne (4), Champfleury (1), Légaré (4), Du Moulin (4), Royal-22e-Régiment (4), Le Boutillier (5), Émile (3), ainsi qu’au complexe sportif Bois-de-Boulogne (5).
«À ma connaissance, il n’y a pas un seul de ces terrains qui est ouvert actuellement, mentionne un Pierre Bastien perplexe. Les lignes ne sont pas encore faites et nous n’avons aucune idée de quand ce sera fait. Je ne parierais pas qu’on va les avoir cette année.»
La Ville précise que «le[s] lignage[s] des terrains [des] parc[s] Émile et Le Boutillier sont prévus d’être faits d’ici la fin du mois de juin, advenant que les conditions météo soient favorables dans la disponibilité des entrepreneurs».
L’ARPL a comptabilisé un cumulatif de 73 terrains pour les villes de Terrebonne, Saint-Eustache, Blainville et Saint-Jérôme, ce qui représenterait 1 terrain par 4000 habitants. À Laval, l’organisation sportive évalue le ratio à 1 terrain pour 21 000 habitants selon son calcul de 21 terrains.
«Je crois qu’un terrain par 10 000 habitants serait une bonne norme, suggère M. Bastien qui estime toutefois que la moitié du retard ne sera pas comblé dans 10 ans. Il faudrait aussi avoir des installations avec au moins six terrains. Ça permet de faire des petits tournois. L’idéal serait évidemment 12 terrains.»
Parmi tous ces terrains, seuls ceux du complexe sportif Bois-de-Boulogne sont uniquement dédiés au pickleball. La réservation coûte cependant 19$ par heure.
«Afin de répondre à un besoin d’offrir des terrains de pickleball dédiés gratuitement aux Lavallois, la Ville s’est montrée intéressée à louer des blocs d’heures durant l’été 2024 afin de bonifier l’offre de services actuelle», détaille Jonathan Lévesque.
29 terrains permanents sont plutôt disponibles sur la Rive Nord.
«Il faut être reconnu comme un sport à part entière et non comme un sous-produit du tennis, croit Mina Oskoui. Laval est la région avec le plus de membres au Québec. Nous sommes le plus gros club, mais celui qui a les moins beaux terrains.» – Mina Oskoui, ex-présidente de l’ARPL et vice-présidente de Pickleball Québec
Pour l’ARPL, qui compte plus de 800 membres, l’importance de terrains permanents réside dans le fait de mieux conserver les installations, mais aussi d’éviter des conflits avec la pratique d’autres sports en soirée, tels que le basketball.
Centrale de pickleball
Le Plan de développement des infrastructures extérieures – Tennis et pickleball a été entériné le 12 septembre 2023 par le conseil municipal de la Ville de Laval.
Celui-ci recommandait notamment l’aménagement d’une centrale régionale de pickleball qui comprendrait entre 12 et 16 terrains.
«La possibilité d’aménager une centrale de terrains est en analyse de faisabilité, notamment en lien avec la disponibilité de terrains appropriés ainsi que les coûts d’aménagement et d’opérations, précise Jonathan Lévesque. Il s’agit assurément d’un projet de plusieurs millions de dollars qui ne dispose pas encore des conditions gagnantes pour assurer sa réalisation.»
«C’est un projet nécessaire, affirme pour sa part Benoît Barrette. La localisation devrait être le plus possible au centre de la ville. Pour nous, le parc Curé-Coursol qui comporte un terrain de soccer à 7 serait une belle solution. Nous pourrions y aménager 12 terrains et transformer les deux courts de tennis actuels pour en faire 6 autres terrains de pickleball.»
Le rapport recommandait également l’aménagement de sites de proximité de 4 à 6 terrains dans les secteurs 1, 4 et 5 de la ville, puis la bonification de l’offre de service en pratique libre dans les sites polyvalents actuels.
«Le pickleball est une discipline en plein essor et nous sommes conscients que l’engouement des usagers les amène à chercher des terrains adaptés à la pratique de ce sport, ajoute M. Lévesque. […] Nous sommes à l’écoute des demandes de notre population et avons travaillé à mettre en place des solutions aux enjeux soulevés.»
«Il faut trouver des solutions, car nos membres veulent jouer davantage. Ils sont stressés quand nous ouvrons nos plages d’inscription qui se remplissent en 10 minutes. On voit l’engouement. C’est un sport très social qui est là pour rester», complète Pierre Bastien.
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