Dans une décision rendue le 21 mai, le Conseil de discipline de l’Ordre des dentistes du Québec a imposé une amende de 40 000$ et radié pour une durée de 3 mois la Dre Stéphanie Gamache-Gallant de la Clinique dentaire de l’Avenir, à Chomedey.
Les infractions qui lui sont reprochées dans une plainte disciplinaire ont été commises entre les 17 novembre 2016 et 14 décembre 2020.
En vertu de cette décision, Stéphanie Gamache-Gallant n’est plus autorisée à pratiquer la médecine dentaire depuis le 8 juin dernier, après avoir fait face à pas moins d‘une vingtaine de chefs d’accusation, dont 10 pour lesquelles elle a été reconnue coupable.
La dentiste est ainsi rayée du Tableau de l’Ordre des dentistes du Québec pour une durée de trois mois.
Nombreux manques et infractions
Partage d’honoraires avec une hygiéniste dentaire; acte inapproprié aux besoins d’une patiente en posant une couronne, alors que le pronostic de ce traitement était pauvre en l’absence totale d’effet de sertissage sur cette dent; extraction injustifiée d’une dent sans l’assentiment de sa patiente: les éléments relevés par l’Ordre sont nombreux et troublants peut-on lire dans le jugement du Conseil de discipline.
La dentiste Gamache-Gallant aurait aussi proposé et exécuté un traitement prosthodontique inapproprié aux besoins d’une patiente, en omettant de respecter son devoir d’information envers sa patiente, pour lui permettre de comprendre l’ampleur et les modalités des traitements envisagés.
De plus, l’Ordre juge que la doctorante de l’université de Montréal et propriétaire de la Clinique dentaire de l’Avenir a réclamé à sa patiente des honoraires injustes et déraisonnables, correspondant à de frais de laboratoire disproportionnés à leur valeur réelle pour la confection de couronnes et commettant un acte dérogatoire à l’honneur et à la dignité de la profession.
Stéphanie Gamache-Gallant a notamment décrit avec fausseté des actes dans les dossiers patients et sa facturation; après avoir pour certains d’entre eux réclamer des avances d’honoraires toutes autant non autorisées, peut-on aussi lire dans le document de sa suspension rendu public.
Fautes graves
La protection du public est le premier critère à évaluer lors de l’imposition d’une sanction, affirme l’Ordre dans sa décision.
«Les parties avancent qu’il s’agit d’une forme de conduite indigne de la profession et qu’elle constitue une faute grave. En commettant cette infraction, les parties estiment que l’intimée contrevient à des obligations qui se situent au cœur même de l’exercice de la profession et qu’elle porte ombrage à l’ensemble de celle-ci», observe-t-on, avant d’ajouter plus loin dans le jugement rendu:
«Les parties soulignent que ces infractions sont très graves et sont au cœur même de la profession, car elles contreviennent aux valeurs fondamentales d’indépendance, de probité, d’honnêteté et d’intégrité. Elles signalent que la facturation d’actes professionnels non dispensés ou faussement décrits est de nature à induire en erreur les patients ou leurs assureur.Selon elles, une telle pratique a pour effet d’augmenter le fardeau financier des assureurs de manière indue, ce qui se répercute sur l’ensemble des assurés qui voient leurs primes augmenter, tout comme elle entache la réputation de la profession auprès du public et des assureurs.»