Des scientifiques de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) ont fait une percée majeure en recherche génétique sur le VIH.
Ils ont découvert de nouvelles variantes génétiques qui pourraient expliquer pourquoi les personnes d’ascendance africaine, qui représentent une population-clé parmi celles qui sont disproportionnément touchées par le VIH, ont une charge virale moindre ralentissant la réplication et transmission du virus.
Il s’agit de la première nouvelle variante génétique découverte en près de 30 ans de recherche sur le VIH et cette percée pourrait mener à de nouvelles stratégies de prévention et de traitement de l’infection.
Étude
Les auteurs de l’étude ont évalué la génétique de près de 4 000 personnes du monde entier qui vivent avec le VIH et sont d’ascendance africaine. Celles-ci ont fourni leur consentement pour que soit étudiée l’influence de leur patrimoine génétique sur leur réaction au virus.
Les scientifiques ont découvert des variantes génétiques qui touchent un gène humain, dont le symbole est CHD1L, qui limite la réplication du VIH. C’est la première observation de ce type de restriction naturelle du VIH.
Les scientifiques sont d’avis que ce gène a un rôle à jouer dans la limitation de la réplication virale. Cela signifie que le virus ne peut pas se répliquer de manière aussi rapide ou efficace chez les personnes qui sont porteuses de certaines variantes génétiques particulières comparativement aux personnes qui n’en sont pas porteuses.
D’autres recherches seront nécessaires pour comprendre pleinement la manière exacte dont ce gène limite la réplication virale, mais cette découverte aidera les scientifiques à cibler leurs efforts pour découvrir de nouvelles interventions médicales contre l’infection à VIH. On note qu’elle pourrait même ouvrir la voie à la création de nouvelles stratégies de prévention et de traitement.
Notons que cette percée est survenue en marge d’une collaboration entre les chercheurs du Laboratoire national de microbiologie de l’ASPC, de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne et du Imperial College London. Elle est le fruit de plus de 10 ans de recherche scientifique. (N.P.)