Les grands partenaires de l’industrie de l’habitation avaient rendez-vous avec le maire de Laval, Stéphane Boyer, le 21 avril dernier.
L’Association de la construction du Québec (ACQ), l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) et l’Institut de développement urbain du Québec (IDU) poursuivaient ainsi leur tournée municipale initiée la semaine précédente à Longueuil.
Action concertée
L’objectif derrière ces rencontres avec les maires et mairesses des grandes villes est de les sensibiliser à l’importance de dresser l’état des lieux et de jeter les bases d’un plan d’action concertée pour réussir à sortir le Québec de la crise du logement. «Les Villes font partie de la solution», insiste Guillaume Houle, responsable des affaires publiques à l’ACQ.
Les partenaires de l’industrie de l’habitation souhaitent ainsi travailler de concert avec les leaders municipaux pour trouver des solutions visant à stimuler davantage la construction de logements et à revoir les mécanismes qui freinent les mises en chantier.
La rareté d’unités d’habitation actuellement disponibles sur le marché contribue à l’envolée du prix des loyers et rend de plus en plus difficile l’accès à la propriété, rappelle le Groupe des quatre pour qui «la seule manière de réduire de façon durable la surchauffe immobilière est d’augmenter l’offre».
Situation difficile à Laval
Les Lavallois n’échappent pas à cette dure réalité comme en témoigne le loyer mensuel moyen de 1527 dollars pour un logement inoccupé sur le territoire. C’est ce qui ressortait du Rapport portant sur le marché locatif que la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) rendait public en janvier dernier. Pour l’heure, le taux d’inoccupation des logements se situe à 1,8 %, soit bien en-deçà du seuil d’équilibre à 3 %.
Et à se fier aux mises en chantier depuis le début de l’année, la situation n’est pas près de s’améliorer. À preuve, la SCHL avait recensé au 31 mars que 188 nouvelles constructions comparativement à 814 pour le premier trimestre 2022. Pis encore, le marché s’est littéralement écroulé au mois de mars avec moins d’une quinzaine de nouvelles unités en chantier.
Accueil favorable
À l’instar de la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, le maire Boyer a bien accueilli la présente démarche sous l’impulsion des quatre grands partenaires de l’industrie.
«À l’évidence, personne ne détient la recette magique pour régler la crise du secteur de l’habitation», a-t-il d’abord réagi dans le communiqué publié aujourd’hui par l’APCHQ.
Tout en saluant «les efforts déployés par les membres de la coalition», Stéphane Boyer convient qu’il s’agit d’une «problématique complexe qui requiert la collaboration de tous les partenaires impliqués dans l’offre de logement».
Fait intéressant à noter, cette initiative portée conjointement par l’ACQ, l’APCHQ, la CORPIQ et l’IDU s’inscrit dans la continuité du premier Sommet de l’habitation du Québec tenu à Laval en août 2022 et dont les hôtes étaient justement Catherine Fournier et Stéphane Boyer. Ce grand rassemblement a d’ailleurs inspiré l’actuel partenariat entre ces quatre organisations, mentionne au passage Guillaume Houle lors d’un entretien téléphonique.
Vers un plan national
Au terme de la tournée des mairies, le quatuor entend rencontrer les principaux regroupements québécois en matière de logement social et communautaire.
En clair, il tient à mettre tout le monde à profit avec pour ultime objectif d’amener le gouvernement à plancher sur un plan d’action national en habitation.