Alors que le 17 octobre marquait la première année de l’entrée en vigueur de la Loi sur le cannabis, la Sûreté du Québec (SQ) a dressé un portrait de cette nouvelle réalité sur le travail policier, tant en enquête qu’en sécurité routière.
La Sûreté affirme d’abord poursuivre ses efforts dans la lutte contre la contrebande de cannabis, incluant celle en ligne, dans le cadre du programme Actions concertées pour contrer les économies souterraines (ACCÈS) Cannabis.
Ayant pour mission de diminuer l’accessibilité de la marijuana illicite sur le marché québécois, la SQ dit maintenir une pression constante sur les individus et groupes impliqués dans son trafic.
Butin saisi
À titre d’exemple, entre le 18 octobre 2018 et le 30 septembre 2019, la Sûreté a ouvert 1409 dossiers relativement à des activités de production, d’approvisionnement et distribution illégales de cannabis; ce qui a permis de réaliser 1458 perquisitions et d’accuser 1403 individus.
De plus, des opérations d’éradication extérieures se sont déroulées durant les mois d’août et de septembre. Plusieurs heures de vol ont été réalisées à l’aide d’hélicoptères, dont ceux des Forces armées canadiennes, permettant d’établir 52 dossiers criminels et de saisir plus de 37 000 plants.
Plus en détails, les perquisitions ont résulté en la saisie de plus de 71 500 unités de plants de cannabis et boutures; plus de 161 000 g de cannabis en vrac; plus de 15 800 g d’huile et de résine; plus de 23 460 unités de marijuana comestible; ainsi que près de 180 000 $ en argent comptant.
Notons que ces interventions policières ont été réalisées sur l’ensemble du territoire québécois en collaboration avec les services policiers municipaux, la Gendarmerie royale du Canada, les Forces armées canadiennes, des organismes publics et le domaine juridique afin de cibler et démanteler les organisations de production de cannabis sur le plan local, régional et provincial.
Sécurité routière
Afin d’assurer un déploiement efficace des ressources, plus de 60 agents évaluateurs en reconnaissance de drogues (AERD) ont été répartis sur l’ensemble du territoire de la Sûreté.
De plus, 93 % des patrouilleurs de la SQ sont formés pour réaliser des épreuves de coordination des mouvements prévues au Code criminel et peuvent soumettre les conducteurs à une évaluation par un AERD ou à la prise d’un échantillon sanguin.
Dossiers en hausse
Le nombre de dossiers AERD de tous les corps policiers transmis au Laboratoire de sciences judiciaires et médecine légale (LSJML) pour analyse est en croissance. Il est passé de 541 en 2015 à 795 dossiers en 2018. Cette dernière année, le cannabis a été décelé dans 46 % de l’ensemble des cas analysés par le LSJML.
La projection pour 2019 est d’approximativement 1300 dossiers.
Le nombre d’évaluations effectuées par les AERD de la Sûreté est aussi en croissance depuis la légalisation du cannabis. Depuis le 17 octobre 2018, plus de 421 évaluations ont été effectuées comparativement à 310 pour l’année précédente. Il s’agit d’une hausse de 35 %.
Également depuis le 17 octobre 2018, les AERD ont détecté à la suite de leurs évaluations la présence de cannabis dans l’organisme de 113 personnes interpellées pour conduite avec capacité affaiblie comparativement à 73 personnes en 2017; soit une hausse de 54 % des dossiers avec présence de cannabis. Il s’agit de l’une des drogues les plus souvent détectées sur le territoire de la Sûreté. (B.L.)