Un texte de Corinne Laberge
Alors que la rentrée s’amorce, le plus important transporteur sur le territoire du Centre de services scolaire de Laval, Autobus Duplessis, lance un appel à l’aide afin de recruter des conducteurs d’autobus pour couvrir ses circuits. La pénurie de main-d’œuvre sévit dans plusieurs secteurs et elle n’épargne pas cette entreprise qui dessert des milliers de jeunes lavallois.
Le président d’Autobus Duplessis, Michel Galland, qualifie la situation d’«inquiétante» et «précaire». Bien qu’il ait redoublé de créativité au cours des derniers mois, les efforts de recrutement n’ont pas permis de combler l’ensemble des postes disponibles.
«On utilise nos conducteurs d’autobus qui ne sont pas affectés au transport scolaire, puisqu’il y a d’autres services qui sont moins occupés présentement. Que ce soit nos services interurbains ou nolisés, qui ne sont pas repartis complètement, explique M. Galland. Donc on prétend qu’on va être capable de supporter la demande. Par contre, on est très inquiet parce que le transport nolisé et les autres services vont reprendre éventuellement. On va se retrouver en déficit de conducteurs de façon importante.»
L’envergure du transporteur lavallois Groupe Galland, dont Autobus Duplessis est une filiale, permet de pallier le manque de personnel et de prévenir les impacts sur la clientèle.
Néanmoins, ce plan B ne peut pas tenir la route longtemps. «La maladie, les accidents, toutes sortes d’événements font en sorte que, si vous travaillez pour moi et que ce matin vous n’êtes pas capable de vous présenter, il faut que j’aie des conducteurs de réserve», souligne le président.
Si l’autobus scolaire ne passe pas comme prévu, M. Galland sait que le parent devra assurer le transport de son enfant jusqu’à l’école. Un dommage collatéral qu’il souhaite à tout prix éviter.
«Nous allons faire des pieds et des mains pour s’assurer de la continuité de notre service et trouver des moyens de ne pas manquer à nos engagements. Mais c’est sûr que ce ne sera pas facile, mais pas du tout», indique-t-il, ajoutant que la pandémie a fait évoluer une situation déjà difficile vers «un crescendo». Plusieurs conducteurs ont en effet devancer leur retraite, alors que d’autres ne sont jamais revenus au travail.
En réaction au signal lancé par Autobus Duplessis, le directeur général du Centre de services scolaire de Laval, Yves Michel Volcy, a fait parvenir cette déclaration au Courrier Laval: «Nous sommes très conscients et sensibilisés aux enjeux qui sévissent au sein du secteur des transporteurs scolaires, dont ceux que traverse actuellement notre partenaire, les Autobus Duplessis.»
«Cette situation s’inscrit dans un phénomène de pénurie de main-d’œuvre qui s’observe malheureusement dans plusieurs autres secteurs depuis quelque temps, poursuit-il. Le Centre de services scolaire de Laval suit la situation de très près et la rentrée scolaire n’est pas compromise. Nous continuons de travailler en collaboration constante avec nos transporteurs et, bien entendu, nous tiendrons les parents concernés informés de toute situation qui pourrait avoir un impact sur le transport scolaire.»