Face aux crises qui affectent le climat, l’habitation et la mobilité, 42 maires et mairesses de partout au Québec lancent un appel à l’action municipale pour des mesures ambitieuses et efficaces.
Cette initiative a marqué l’ouverture de la 7e édition du Rendez-vous Collectivités viables qui se déroule aujourd’hui, à Montréal, sous la houlette de l’organisme Vivre en Ville.
L’Appel des mairesses et maires en action (AMMA) a été lancé devant plus de 400 personnes réunies dans le cadre de ce rendez-vous annuel qui porte cette année sur la place des municipalités dans l’action climatique.
Directeur général de Vivre en Ville, Christian Savard rappelle que «le dernier rapport du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] a insisté sur le rôle clé des villes, autant dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre que dans l’adaptation».
Neuf engagements
La création de milieux de vie durables passe par un leadership municipal assumé, laissent entendre les signataires de l’AMMA tout en invitant leurs homologues des autres Municipalités à rejoindre le mouvement.
«Avec cet appel, nous assumons notre responsabilité de créer des collectivités plus résilientes, plus sécuritaires et plus prospères», fait valoir le maire de Saint-Lin–Laurentides, Mathieu Maisonneuve, dans un communiqué publié le 8 juin.
La mairesse de Granby, Julie Bourdon, renchérit en affirmant que «pour bâtir notre résilience, il faut oser penser le développement autrement».
À l’origine de cette initiative, les 42 maires et mairesses se sont unis autour de 9 engagements clés pour mettre en œuvre une transformation profonde du modèle de développement dans les villes.
Les voici :
- Densifier et mettre à profit les terrains sous-utilisés dans les milieux déjà urbanisés pour y construire des habitations et ainsi faire de la place à tous et toutes ;
- Favoriser la construction de logements sociaux, communautaires et abordables, surtout au cœur des villes et villages et aux abords du transport en commun ;
- Adopter le principe d’étalement zéro pour réduire les distances, protéger les milieux naturels et éviter de dézoner les terres agricoles ;
- Faire du développement du transport collectif urbain et interurbain une priorité pour alléger le poids du transport dans le budget des ménages ;
- Revoir l’aménagement de nos rues pour sécuriser et rendre confortables les déplacements à pied et à vélo ;
- Multiplier les infrastructures naturelles et déminéraliser des surfaces pour augmenter notre résilience climatique, particulièrement face aux inondations et aux vagues de chaleur ;
- Protéger les milieux naturels et renforcer la connectivité écologique locale et régionale pour préserver la biodiversité;
- Orienter les bâtiments vers la carboneutralité, via la sobriété et l’efficacité énergétiques, l’évitement et le remplacement des combustibles fossiles ;
- Oser questionner nos pratiques, faire preuve de transparence et mettre les enjeux climatiques au cœur de l’amélioration continue dans nos processus et nos décisions.
À l’exception de Gilles Lehouillier (Lévis) et Jean Lamarche (Trois-Rivières), les maires et mairesses des 10 plus grandes villes au Québec figurent tous et toutes parmi les signataires.