Le jeudi 1er août, Hydro-Québec a présenté sa demande tarifaire à la Régie de l’énergie pour des hausses applicables à compter du 1er avril 2025.
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) constate que ce sont les PME qui ramassent le plus gros de la facture. En effet, la demande d’augmentation est de 3,9% pour la clientèle commerciale, de 3,3% pour les grands clients industriels et de 3% pour la clientèle résidentielle.
«Déjà que l’interfinancement fait en sorte que les PME paient des tarifs de 18% à 28% plus élevés que les coûts réels pour les desservir, elles ramasseront la plus forte hausse en avril prochain, déplore François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI, par voie de communiqué. Notons aussi qu’à l’exception des fortes augmentations des deux dernières années, la hausse de 3,9% en ferait la plus importante depuis 2014.»
Contexte
Selon les données de juillet du Baromètre des affaires de la FCEI, 49% des propriétaires de PME du Québec indiquent que la demande insuffisante (intérieure et extérieure) est le principal obstacle limitant la croissance de leurs ventes et de leur production, 49% la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et 29% le manque de fonds de roulement.
En même temps, les pressions sur les coûts (charges salariales, coûts d’assurance, coûts réglementaires, coûts d’emprunt, etc.) sont énormes et plus significatives que la moyenne sur 15 ans.
C’est dans ce contexte défavorable, qui l’est encore plus pour les petites entreprises, que les PME reçoivent la facture la plus salée des clients d’Hydro-Québec.
Avenir
Hydro-Québec prévoit des investissements massifs dans son plan d’action 2035, et ceux-ci auront nécessairement des incidences directes sur la facture des clientèles.
Selon l’évaluation de la FCEI, la facture des PME pourrait être deux fois plus élevée à cet horizon. C’est pourquoi la FCEI a lancé une pétition destinée aux entrepreneurs.
«Le projet de loi 69, déposé récemment par le ministre de l’Énergie, contient de bonnes bases avec un retour plus régulier à la Régie, un plan de gestion intégré des ressources et une meilleure répartition des impacts des augmentations sur les clientèles, commente François Vincent, dans la même communication aux médias. Cette pièce législative aidera à prendre une meilleure avenue dans le dossier énergétique. Il reste qu’il serait temps de faire davantage pour atténuer l’interfinancement et pour épauler nos petites entreprises freinées par les augmentations de coûts afin qu’elles puissent investir dans leur avenir.» (C.P./IJL)