Mannequins robotisés et réalité virtuelle font partie du parcours scolaire des étudiants de la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal, aux campus de Laval et Montréal, dont le Centre de simulation a récemment reçu l’agrément du Collège Royal des médecins et chirurgiens du Canada.
Il s’agit du 20e laboratoire de simulation à recevoir cet honneur, le premier en sciences infirmières. «Nous sommes très excités par cette reconnaissance de la qualité et l’excellence du programme», commente Francine Ducharme, doyenne de la plus grande Faculté des sciences infirmières dans la francophonie.
Des appareils de réalité virtuelle se sont ajoutés aux instruments disponibles pour les 1500 étudiants au baccalauréat et 200 aux cycles supérieurs. «C’est une génération très techno, d’ajouter Mme Ducharme. Ils ne sont pas désarçonnés du tout.»
Un appel d’offres est d’ailleurs lancé pour ajouter une section au Centre de simulation à l’intérieur du campus adjacent au métro Montmorency.
Immersion
On retrouve dans les activités pédagogiques plusieurs niveaux de ressemblance avec l’intervention humaine. Il y a d’abord des mannequins de moyenne fidélité, utilisés pour pratiquer les manipulations et techniques de base. «On les contrôle avec des tablettes pour simuler des arythmies», d’ajouter Haj Mohammed Abbad, responsable du Centre de simulation.
Dans d’autres salles, des mannequins à haute fidélité permettent aux élèves de voir le résultat de leur intervention. Contrôlés par les professeurs dans une salle de régie, les robots simulent les réponses d’un patient. «Ils ont des signes vitaux, peuvent cligner des yeux, expulsent de la sueur, du sang et vomi, raconte Louise-Andrée Brien, professeure et responsable académique du programme de simulation. C’est fascinant de voir les étudiants oublier que ce sont des objets.»
Elle donne en exemple un mannequin représentant une mère et qui expulse un bébé électronique, après quoi certaines infirmières en devenir versent des larmes d’empathie. D’autres robots représentent un homme adulte ou des enfants.
S’ajoutent à cela des acteurs pour vivre des situations plus humaines telles que des rencontres avec la famille d’un patient. Les casques de réalité virtuelle complètent les outils à la disposition des étudiants.
«On s’approche vraiment de la réalité vécue en milieu de travail, complète M. Abbad. On travaille plus que les piqûres et pillules. On travaille le raisonnement clinique.»
Progrès
L’Université de Montréal utilise la simulation depuis 2004, à Montréal. L’ajout du campus lavallois, sept années plus tard, correspond à un grand progrès. «On peut rejoindre les gens de la Rive-Nord, ajoute M. Abbad. Ça permet de créer des liens avec des établissements de santé, au Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval, par exemple, où ils pourront travailler après leur formation.»
Près de 120 étudiants intègrent le campus de la région aux sessions d’automne.