En 2024, l’administration Boyer a réalisé 69 % des investissements qu’elle avait budgétés comparativement à un taux de réalisation record de 92 % en 2023.
Concrètement, la Ville a investi 355 des 515 millions de dollars prévus au programme triennal d’immobilisations (PTI).
«Je ne vous cacherai pas que j’aurais aimé voir un taux de réalisation un peu plus élevé, a reconnu le maire Stéphane Boyer en entrevue au Courrier Laval. Il reste que c’est très comparable à ce qui se passait [généralement] à Laval comme dans les autres villes».
Ce recul n’est pas dû à un manque de planification ni à une gestion déficiente des projets, mais bien à des «enjeux financiers» notamment liés à la spirale inflationniste des dernières années qui s’est fait sentir au moment de renégocier certains contrats pluriannuels en 2024, mentionne le maire. «L’inflation, on la vit en décalage», dit-il.
Pour «amortir l’impact» sur les finances publiques, la Ville a fait le choix de reporter certaines dépenses en 2025 comme ce fut le cas pour les 20 M$ qu’elle devait investir dans ses usines d’épuration. «On espère obtenir une subvention de Québec», précise M. Boyer au sujet de cet investissement différé.
Somme toute, dans un contexte marqué par une hausse des responsabilités municipales, le maire se dit «satisfait» du bilan financier et «confiant pour la suite des choses».
Recul «catastrophique»
Pour le chef intérimaire de Parti Laval, Claude Larochelle, un taux de réalisation de 69 % de la planification budgétaire est «un recul catastrophique», voire le «résultat d’un manque de rigueur et des mauvais choix de l’administration Boyer».
«Ça va prendre plus que le minimum en matière de maintien d’infrastructures. Les citoyens attendent toujours qu’on investisse dans leur quartier», fait-il aussi valoir dans un communiqué publié à la suite du dépôt des états financiers vérifiés.
Par ailleurs, M. Larochelle déplore «une croissance spectaculaire des dépenses de 11,7 % par rapport à 2023», ajoutant que «la charge fiscale des Lavallois ne cesse d’augmenter tout comme la dette» alors que «les projets accusent un sérieux retard».
Maigre surplus
Laval, qui avait l’habitude d’engranger des exécédents de plusieurs dizaines de millions de dollars d’année en année, a bouclé le dernier exercice financier avec un maigre surplus de 7,2 M$. Cela représente moins d’un pour cent (0,6 %) d’un budget de 1,2 milliard de dollars.
En cours d’exercice, des dépenses imprévues de 63,3 M$ sont venues grever le budget de fonctionnement, l’an dernier. Parmi celles-ci:
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- 33,7 M$ en rémunération et charges sociales, découlant de l’application de la Loi 15 visant l’indexation des régimes de retraite du secteur municipal et des heures supplémentaires effectuées par les cols bleus pour répondre aux besoins des sinistrés dans la foulée de la tempête Debby.
- 21,5 M$ en biens et services, principalement pour des honoraires professionnels.
Au chapitre des revenus, la Ville a tout de même touché 13,9 M$ de plus que le budget prévu, dont plus de la moitié (7,6 M$) provenait de transferts gouvernementaux.
Principaux investissements
La Ville décline ainsi les principaux investissements réalisés en 2024:
- 54,4 M$ pour la reconstruction et la réhabilitation de conduite d’égouts et d’aqueducs;
- 28,4 M$ pour la reconstruction et la réhabilitation de chaussée et réfection des structures (ponts, viaducs, ponceaux);
- 19,1 M$ pour le Complexe aquatique;
- 13,7 M$ pour l’aménagement et le maintien des parcs et espaces publics du territoire;
- 12,3 M$ pour l’infrastructure culturelle du centre-ville (bibliothèque centrale et centre de création artistique professionnel).
La majeure partie des 355,1 M$ investis sur le territoire l’an dernier a été consacrée au maintien des actifs, soit 221,5 millions de dollars comptant pour 62 % de l’enveloppe totale.
Dette et cote de crédit
Au 31 décembre dernier, la dette à long terme s’établissait à 1 053,4 M$ comparativement à 929,3 M$ en 2023. Cela dit, «le ratio du service de la dette sur les revenus reste stable à 11,26 %», indique toutefois la Municipalité.
Celle-ci termine son communiqué en rappelant «que S&P Global Ratings a reconduit, pour une quatrième année consécutive, la cote de crédit AA+ avec perspective stable, soit la meilleure cote attribuée à une municipalité au Québec, soulignant la solidité de la gouvernance financière de Laval».
Conseillère municipale de Parti Laval dans Marc-Aurèle-Fortin, Louise Lortie soutient pour sa part qu’«on ne peut pas continuer à se cacher derrière une cote de crédit dopée par des hausses de taxes alors que le service aux citoyens n’est pas au rendez-vous, que les infrastructures craquent de partout et que les nouveaux services sont inexistants».
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