L’industrie de la construction résidentielle vient de connaître sa meilleure année depuis 2011 avec 2358 nouvelles mises en chantier sur le territoire lavallois.
Si les nouvelles constructions recensées dans la grande région métropolitaine ont légèrement augmenté (+1 %) par rapport à 2017, elles ont crû de 17 % sur l’île Jésus.
Le locatif domine
En 2018, la croissance repose exclusivement sur la vitalité du marché locatif qui a progressé de 250 % en 12 mois. En chiffres absolus, on a coulé les fondations de 1641 appartements comparativement à 469 en 2017. Cela représente près d’une nouvelle construction sur deux, les résidences pour personnes âgées incluses.
C’est énorme considérant que ce segment de marché a longtemps fait figure de parent pauvre dans la ventilation des mises en chantier que publie annuellement la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
Bien que nettement plus modeste, la hausse de 8 % enregistrée à l’échelle du Grand Montréal se traduit par 11 468 nouveaux logements locatifs, un record en 30 ans.
«Les taux d’inoccupation relativement faibles, la demande plus forte provenant des jeunes ménages ainsi que le vieillissement de la population ont vraisemblablement tous été des facteurs ayant stimulé la construction résidentielle dans le segment du marché locatif», analyse la SCHL.
Le condo s’essouffle
En contrepartie, le marché du condominium qui règne en roi et maître depuis plus d’une vingtaine d’années à Laval s’est effondré l’an dernier comme en témoigne un recul de 255 % de ses mises en chantier, lesquelles ont chuté de 1258 à moins de 500 unités.
À l’instar du segment locatif, le repli observé sur l’ensemble du territoire métropolitain se limite à une baisse de 6 % des condos comparativement à 2017.
Quant aux résidences individuelles et maisons jumelées et en rangée, elles ont également perdu du terrain en 2018. Le premier segment est passé de 163 à 137 unités, alors que le second a glissé de 131 à 88.
Reprise
Pour une seconde année consécutive, la Ville dépasse le seuil des 2000 nouvelles unités d’habitation.
Ce plateau, qui n’était qu’une simple formalité à Laval depuis le début des années 2000, est soudainement devenu hors de portée en 2012, année coïncidant avec la chute de Gilles Vaillancourt et la mise au jour, l’année suivante, de ce que le juge de la Cour supérieure James L. Brunton allait qualifier en 2017 de «pire exemple de corruption municipale» à se retrouver devant un tribunal de justice au Québec et sans doute au pays.
De 2738 mises en chantier enregistrées en 2011, on ne comptait plus que 1027 nouveaux logements en 2014.
Depuis ce creux historique, Laval a repris du poil de la bête, augmentant de 130% les nouvelles constructions résidentielles en 2018.